L’Aéroport Blaise Diagne de Diass (Aibd) a mis en avant ses efforts déployés dans la réduction des gaz à effet de serre comme marque de ses engagements dans la Responsabilité sociétale d’entreprise. Lesdits efforts ont été loués de tous et donnés en exemple.

Après la capitale du Sine, Fatick, Thiès a abrité les 7 et 8 novembre la 11e édition du Fo­rum sur la Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse) au Séné­gal. Une rencontre de deux jours qui a eu pour cadre l’’Aéro­port international Dakar Blaise Dia­gne (Aibd). La rencontre a mis l’accent sur les priorités en ma­tière de Rse pour développer des chaînes de sous-traitance au Sé­né­gal pour contribuer de manière significative aux Objec­tifs de développement durable (Odd).
Ainsi, l’atténuation des émissions de Co2 sont inhérentes aux activités initiées sur la plateforme aéroportuaire de Diass et en compensation des externalités négatives par des projets fédérateurs en lien avec les Odd sur les changements climatiques. Un défi en pleine phase avec la vision de la société d’exploitation de l’Aibd, Limak Aibd Summa (Las), selon Pape Mahawa Diouf qui a indiqué que «dès le démarrage des activités opérationnelles de l’aéroport en décembre 2017 et face au défi de la lutte contre le réchauffement climatique dans la zone sahélienne du Sénégal, Las S.a s’est résolument engagée dans une démarche en faveur de la réduction de ses propres émissions de carbone. Ce qui lui a valu en 2019 d’obtenir une première certification ‘’Airport carbon accreditation’’ (Aca), délivrée par le Conseil international des aéroports (Aci)». Une réponse, selon le secrétaire général de Las, à la tendance mondiale sur la neutralité carbone au niveau des aéroports. «Nous avons obtenu la première étape de la certification Aca. Nous avons franchi donc la première étape. Il y a tout un programme qu’on est en train de suivre pour avoir justement la certification carbone puisqu’il est vrai que dans une société de la mobilité voire même du nomadisme, l’avion et les aéroports ont un impact sur l’environnement. Nous devons donc travailler à aller dans le sens de cette neutralité carbone au niveau de l’Aibd. Nous avons pris des engagements auprès de nos partenaires et nous sommes sur le chemin. Nous avons confiance que nous allons atteindre le bout du processus de la certification Aca d’ici peu.»
Un engagement qui réjouit le Président fondateur de l’initiative Rse-Sénégal, Philippe Barry, qui pense que la décision de «Las d’aller vers une certification de réduction de son émission de carbone est un bon exemple de cet engagement sur l’environnement qui est le deuxième pilier de la charte Rse et développement durable». Lequel document de sept lignes directrices est «très important pour la promotion de la Rse dans le pays, mais également pour les entreprises», estime-t-il. «C’est un document qui donne et qui invite les entreprises dans leur système de management à s’orienter d’abord sur la question de l’éthique et de la gouvernance, c’est-à-dire comment améliorer les comportements dans l’entreprise, mais également dans la société avec les parties prenantes des entreprises». Aussi, il s’agit pour les entreprises de «privilégier les achats locaux qui permettent de faire du développement économique local et national». Egalement, poursuit-il, «de se conformer à la sécurité et à la santé au travail. L’entreprise doit avoir un plan de formation où elle intègre la dimension jeunesse, c’est-à-dire comment dans les compétences on peut recruter des jeunes diplômés sénégalais».
Et cela, sans compter «l’engagement communautaire des entreprises sous une forme autre que de mécénat ou de philanthropie, mais surtout comment faire des projets de développement qui répondent aux objectifs de développement durable. Mais également et le plus important c’est le reporting Rse, c’est-à-dire la transparence. Les entreprises doivent périodiquement dialoguer avec leurs parties prenantes externes et internes pour dire ce qu’elles font en matière de Rse».
A la question de savoir combien d’entreprises sénégalaises sont aujourd’hui engagées dans cette dynamique-là, le Président fondateur de l’initiative Rse-Sénégal Philippe Barry reste catégorique : «J’émets encore beaucoup de limites par rapport au nombre d’entreprises qui intègrent cette Rse stratégique», avant d’estimer : «Peut-être une dizaine d’entreprises.»
A l’en croire, «la Rse répond avant tout à des principes et à une norme. Et cette norme-là, c’est qu’il faut dialoguer avec les parties prenantes et peu d’entreprises le font. Les entreprises sont encore trop repliées sur elles-mêmes. Et donc c’est tout l’effort que nous devons faire avec le patronat sénégalais, des partenaires comme l’ambassade du Canada et des entreprises qui sont engagées dans cette promotion de la Rse stratégique et que l’on arrête de faire juste des actions ponctuelles d’engagement communautaire». Et selon lui, «au-delà des grandes entreprises, il faut que les Pme également soient dans cette dynamique. Et c’est l’objet de ce forum d’amener et d’échanger pour voir comment les Pme locales peuvent intégrer de manière stratégique la Rse pour accéder aux grandes entreprises». Toutefois, Philippe Barry s’est réjoui du fait que «cela fait près de 10 ans que je m’occupe du Rse dans le pays. J’ai des motifs de satisfaction parce que le Sénégal est le seul pays en Afrique francophone subsaharienne à avoir un dispositif de promotion de la Rse».