Les autorités du département ne veulent pas entendre parler de 10 cas de Covid-19 dans le département. Après le chef du district de Sangalkam, c’est au tour du préfet de repréciser officiellement le nombre qui serait de six. Serigne Babacar Kane en a profité pour annoncer les nouvelles mesures prises pour un confinement effectif des talibés.

Les 10 cas de Covid-19 dont font état les statistiques du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) seraient a priori à revoir. Dans les dites statistiques, le département se retrouve avec six cas pour le district de Rufisque, 2 pour celui de Diamniadio et 2 pour le district de Sangalkam. Mais, selon Serigne Babacar Kane, préfet du département, Rufisque n’a pas à ce jour atteint ce nombre de cas de coronavirus. «Officiellement dans le département de Rufisque nous avons six cas», a tenu à préciser mardi Serigne Babacar Kane pour «rassurer les Rufisquois».  Des cas répartis dans les districts sanitaires de Diamniadio pour trois et Rufisque pour trois, à en croire le préfet éclairant encore que «le district de Sangalkam n’a pas encore enregistré de cas positif». «Les districts ont eu à faire une cinquantaine de prélèvements», a-t-il noté par ailleurs. Quid de la différence entre les chiffres préfectoral et ministériel ? L’autorité déconcentrée a tenté de lever toute équivoque. «Il y a maintenant un dispositif mis en place par le ministère de la Santé qui permet de suivre certaines personnes qui sont dans un état de santé nécessitant un suivi. Sur ce lot on a encore cinq cas positifs mais ils ne sont pas des Rufisquois résidents», a-t-il noté tout en réaffirmant son chiffre de six. «C’est ça l’information officielle que je donne aux Rufisquois», a-t-il insisté lors de la rencontre d’évaluation du comité local contre le Covid 19. Trésorier du comité, le président du Conseil départemental, Sou­leymane Ndoye, a annoncé la somme de 65 millions francs en espèces comme montant des contributions financières reçues par le comité et encore 39 millions en nature. Il a fait savoir que les documents seront rendus publics «avec tous les donateurs» par souci de transparence.

Mesures fortes pour les daaras
Le préfet s’est montré intransigeant sur la situation des enfants mendiants en cette période. «J’ai décidé de confiner tous les talibés (…) Nous ne voulons plus voir de talibés dans les rues. Ceux que nous verrons dans les rues nous allons les placer dans des centres  d’accueil pour enfants», a ainsi prévenu le préfet Kane. Et dans cette dynamique, il a fait savoir qu’il compte convoyer maîtres coraniques et apprenants dans leurs localités d’origine. «On va faire rentrer chez eux les maîtres coraniques qui le souhaitent. On mettra à leur disposition un véhicule et un appui (…) Les daaras que nous estimons (aussi) qu’ils ne remplissent pas les conditions, nous prendrons nos responsabilités pour convoyer le maître et les talibés vers leurs localités de provenance», a-t-il soutenu. Pour les daaras dont les apprenants habitent la région, le dispositif pour leur alimentation va se faire avec le soutien des populations.  «Nous remettrons des vivres à des dames que nous allons identifier au niveau des quartiers pour qu’elles cuisinent et mettent à la disposition des enfants», a-t-il assuré, écartant ainsi de facto la remise des vivres aux mains des maîtres coraniques. D’après les notes du préfet, le département compte 246 daaras.