Il n’était pas simplement question de déguster et danser sous les belles sonorités distillées par Yoro Ndiaye et son groupe. La 3ème édition du gala annuel de l’Association des journalistes en presse écrite de Rufisque (Ajpe/ Rv) a aussi été l’occasion de se pencher sur des questions de l’heure qui interpellent la profession. Ainsi, sous le thème «Journaliste et réseaux so­ciaux», Mamadou Ndiaye, directeur des Etudes au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), a fait un survol du sujet en s’épanchant sur les avantages et inconvénients des réseaux sociaux qui ont «révolutionné la pratique journalistique». Il a fait savoir que le taux de pénétration de l’internet est de 58% au Sénégal, le nombre d’utilisateurs Facebook étant de 3 millions. «480 millions de liens par semaine sur Facebook, essentiellement par des journalistes», a-t-il relevé entre autres en faisant l’état des lieux. M. Ndiaye a encore mis en avant la cohabitation avec des blogueurs et journalistes citoyens au nombre des facteurs pouvant induire à l’erreur. Qualifiant les réseaux sociaux de «5ème pouvoir ou (le) tribunal des journalistes», le formateur de faire savoir qu’elles exposent ainsi le travail des hommes de médias à la critique, venant même de non spécialistes ; d‘où la nécessité pour les professionnels de rester sur les fondamentaux du métier : la vérification des faits, le recoupement pour ne pas sombrer dans le «le lit fertile des fake news» que constituent les réseaux sociaux. M. Ndiaye a suggéré une meilleure utilisation des réseaux sociaux dans les stratégies digitales des rédactions ainsi que le renforcement des compétences des journalistes en web-journalisme comme solution. Le président de l’Ajpe, Maguette Ndong du quotidien national Le Soleil, a regretté dans son discours l’arrestation de journalistes lors de la manifestation avortée de vendredi à Dakar. «Quelle que soit la nature de l’événement, journalistes et Forces de l’ordre sont appelés à faire leur travail et aucun acte de nature à entraver le travail du journaliste ne doit avoir lieu de la part des Forces de l’ordre», a fait comprendre le secrétaire général adjoint du Synpics. Autre temps fort de la soirée, la récompense des meilleures productions de l’année. En catégorie radio, c’est Amagor Robert d’Iradio qui a remporté le 1er prix et Khady Diamé de la radio communautaire Jokko Fm le 2ème. Mor Amar du journal Enquête a remporté pour une 2ème année consécutive le 1er prix en presse écrite.