Les travaux de réfection du lycée Abdoulaye Sadji, n’étant pas bien effectués au regard de certains pensionnaires de l’établissement, sont à la base des inondations dont celui-ci est l’objet. On va même jusqu’à dénoncer un chantier géré et conduit dans des conditions opaques. Mais la proviseure rassure quant au déroulement des examens, aucune salle devant abriter les candidats au Bac n’étant concernée par les dégâts causés par les premières pluies.

Le décor a été pitoyable hier matin au lycée Abdoulaye Sadji où plusieurs salles ont été submergées par les eaux après la fine pluie de mercredi dernier. «Ce sont les élèves et le gardien qui ont dégagé l’eau en se servant de seaux, serpillères et balais», a fait savoir un élève  de Terminale L2 trouvé à la devanture de la salle 24. Il n’a pas manqué de pointer du doigt  les travaux de réhabilitation qui ont plongé le lycée dans cet état. «Les toits ne sont pas complètement fermés. Ça ce n’est pas un travail, on a mis le lycée dans une situation pire qu’avant parce que l’eau n’infiltrait pas par le toit», a-t-il asséné avec force. «Les élèves qui devaient faire cours à la salle 24 ont dû rentrer alors que nous sommes à peu de temps des examens. Nous n’avons pas encore terminé le programme à cause de la grève des enseignants et avec la saison des pluies, faire cours dans ces salles à ciel ouvert va encore être une menace pour pouvoir achever le programme», a-t-il émis comme crainte.
Abdoulaye Guèye  n’y est pas allé à son tour avec le dos de la cuillère. «Dès qu’il a commencé à pleuvoir, je n’ai pas pensé à ma maison, mais au lycée. Quand je suis arrivé ce matin (hier), j’ai trouvé le lycée dans la situation que je craignais malheureusement», a confessé le professeur d’anglais,  membre du Collectif Sos Sadji. Il a par ailleurs dénoncé une gestion opaque du chantier. «Normale­ment, comme c’est un projet de l’Etat. Il devait y avoir un tableau montrant le montant du chantier, l’entreprise attributaire, le délai d’exécution des travaux et autres. Malheu­reuse­ment, rien de tout cela n’a été fait. Pis, nous ne sommes pas des ouvriers, mais rien qu’à voir comment la toiture a été conçue et le bois utilisé, on se rend compte que le travail n’est pas correctement exécuté», a assuré M. Guèye.  «C’est un chantier de 260 millions pour la réhabilitation complète du lycée, mais ce qu’on a vu depuis lors ce n’est pas un travail sérieux», a-t-il avancé craignant même le pire. «Demain (aujourd’­hui), c’est l’épreuve d’anticipée de philosophie et le lycée est aussi un centre d’examen pour les candidats de la série G. Je ne sais pas ce qu’il adviendra, s’il pleut lors des examens», a-t-il  insisté.
Plus de peur que de mal pour le proviseur du lycée, après l’évaluation de la situation. «Les dommages après la pluie d’hier concernent les salles 24, 26, 27, 25, 37 et 38. Et elles n’étaient pas retenues pour les examens ; donc cela ne pose pas problème quant au déroulement des examens», a en effet éclairé Ndella Diouf Ndiaye.
Pour la poursuite des cours, Mme Ndiaye a affirmé avoir anticipé en saisissant l’Inspecteur de l‘éducation et de la formation (Ief) pour disposer de salles de classe dans les écoles primaires environnantes. «L’Ief a favorablement réagi et les élèves qui n’ont pas encore terminé leur programme pourront disposer de ces salles au moment où les candidats au Bac G vont faire l’examen au lycée», a-t-elle assuré.
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