#Rufisque – Accaparement de terres sur la série G : La Sococim contrainte à l’indemnisation

Tous ceux qui ont été impactés par la Sococim seront dédommagés à hauteur de 5 000 francs par mètre carré. L’usine a accepté, avec l’appui du préfet de Rufisque, d’agir en ce sens. Ce sont les conclusions auxquelles ont abouti les discussions concernant plus de 400 parcelles à usage d’habitation dans la série G dont s’était appropriée la Sococim à la faveur d’un décret de l’ancien Président Abdoulaye Wade.Par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant)
– Sans bourse délier, la Sococim avait réussi à s’approprier plus de 400 parcelles à usage d’habitation dans la série G. Dans le cadre de son projet de culture du jatropha, la cimenterie de Rufisque avait bénéficié, sous le Président Abdoulaye Wade, d’un décret pour exploiter ces terres sous réserve d’une indemnisation des attributaires de parcelles impactés. «Les premiers attributaires qui avaient commencé à construire se sont retrouvés expulsés de force de leurs lots, les murs et bâtiments détruits et le lotissement vandalisé avec le déplacement de bornes», a rappelé dimanche Amadou Sow, secrétaire général du Collectif des attributaires de la série G (Caseg).
«Plusieurs tentatives de médiation ont été entreprises à l’initiative des autorités administratives pour un règlement à l’amiable. Toutefois, les réactions de la Sococim n’ont été que du dilatoire avec une proposition d’indemnisation entre 2 500 et 3 000 francs le mètre carré, des justifications fallacieuses traduisant une défiance totale des lois et règlements de la République», a poursuivi M. Sow lors de l’Assemblée générale du Caseg pour faire le point. La production de bio-carburant à partir du jatropha n’était hélas, selon M. Sow, qu’un simple stratagème pour disposer de ces terres. «Aujourd’hui, ce qu’ils ont fait sur le site c’est des installations pour l’extension de l’usine», a-t-il affirmé à cet effet.
De nouveaux développements ont toutefois eu lieu dans l’affaire avec la rencontre organisée dernièrement par le préfet du département. «Le préfet a eu la présence d’esprit de convoquer les acteurs : la Sococim, les services techniques, le collectif. Nous sommes convenus à un point essentiel : c’est que tous ceux qui ont été impactés par la Sococim seront dédommagés à hauteur de 5 000 francs le mètre carré. La Sococim l’a accepté, avec l’appui du préfet», a indiqué M. Sow à propos des décisions prises au cours de la réunion.
«Le préfet a donné instruction aux services techniques de trouver un espace de 13 ha et à partir de cette surface ceux qui ont été indemnisés vont aussi avoir une parcelle. Et la Sococim s’engage à faire tout ce qui est aménagement pour ces 13 hectares. Voilà le grand pas qui a été fait», a enchaîné le secrétaire général du Caseg.
Heureux de l’issue favorable qui se dessine dans cette affaire, les membres du Caseg ont par ailleurs lancé un appel à l’endroit de la Senico avec qui ils sont aussi en contentieux sur une douzaine de parcelles. «M. Dia, directeur de cette usine, l’a fait ailleurs dans un litige foncier. Nous lui demandons de faire le même effort. Il a reconnu avoir porté tort à certains propriétaires et a accepté de les indemniser, mais il dit que les autres parcelles sont dans sa propriété. Nous en appelons à sa compréhension», a fait comprendre M. Sow.
Le contentieux entre le Caseg et cette usine nouvellement installée porte sur 12 parcelles. La série G, située dans la commune de Rufisque-Est, est un projet municipal lancé en 1996 par le défunt maire Mbaye Jacques Diop pour permettre aux populations de bénéficier d’un toit. Près de 1 400 parcelles avaient été attribuées à des tiers. Malgré cela, c’est un faible niveau d’installation qui y est noté du fait de la récurrence des litiges.
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