Le maire de Rufisque et le ministre de la Pêche et de l’économie maritime sont à couteaux tirés. Daouda Ndiaye accuse Oumar Guèye de bloquer le projet de Dakargate d’un coût de 150 milliards F Cfa alors que ce dernier estime que le projet est à l’étude. Ce qui explique, à ses yeux, le retard lié à son approbation ou rejet par le gouvernement.

Daouda Niang, maire de Rufisque, en veut au ministre de la Pêche et de l’économie maritime qu’il accuse d’être le responsable du blocage du projet Dakargate. Accroché dans sonfief où il participait lundi à une cérémonie de récital de Coran, le ministre de la Pêche et de l’économie maritime a fait savoir qu’il n‘était pas encore arrivé au terme de l’étude du projet Da­kargate. «Lorsqu’un projet nous est soumis, nous l’étudions. Ça  prendra le temps que ça doit prendre. L’envergure de ce projet nécessite des études. Voilà ce que je peux en dire», a-t-il fait prévaloir. Pour autant, il n’y a pas lieu de s’enflammer quant à une éventuelle onction dudit projet par le gouvernement, à en juger le propos du ministre. «Le gouvernement joue son rôle et sa responsabilité. Lorsqu’un projet lui est soumis, il prend le temps nécessaire de l’étudier. S’il est bon, nous dirons qu’il est bon. S‘il ne l’est pas, nous aurons la responsabilité de dire que ce projet n’est pas conforme à la vision  que le Président  Macky Sall a du développement : c’est la raison pour laquelle nous sommes en train de l’étudier», a-t-il précisé en ce sens. Rejet courtois ou complexité réelle du montage du projet. En tous les cas, M. Niang qui tient à son fameux projet dont le montant est estimé à 150 milliards francs et qui ambitionne de moderniser la ville devrait aller voir du côté du chef du gouvernement qui avait, selon son propos, donné le feu vert pour la réalisation du Dakargate. «Malgré le quitus du Premier ministre (…), le ministre de la Pêche et de l’économie maritime n’accepte pas de nous recevoir pour pouvoir avancer. Depuis le 3 août 2016, nous lui avons envoyé une correspondance, mais jusqu’à ce jour il n’a daigné nous rencontrer ni  même nous répondre. On ne voit pas pourquoi il voudrait  bloquer cette occasion de faire de Rufisque une ville plus attra­yante que les pôles ur­bains», s’était en effet emporté l’édile de la vieille cité lors d’un entretien exclusif à la mi-décembre avec Le Quotidien.
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