La Convention des Lébous de souche de Rufisque a marché en masse samedi aux abords de la cimenterie de Rufisque pour réclamer les 210 hectares de terres que la Sococim occupe illégalement depuis une dizaine d’années. Pour ces populations, l’usine de ciment a fait dans le détournement d’objectifs pour s’accaparer de ces Terrains non immatriculés (Tni) au détriment des Rufisquois. «La Sococim a prétexté la culture du jatropha pour produire du bio-carburant et à l’époque elle a occupé ces terres et une bonne partie des terres de Bargny pour cette culture», a rappelé lors de la rencontre Boubacar Albé Ndoye, maire de Rufisque-Est. «Au­jourd’hui, ce n’est pas du jatropha qui y est cultivé, c’est plutôt de nouvelles carrières qui se créent et ils sont en train de creuser partout pour étendre leurs activités», a-t-il dressé comme triste constat sur les lieux. L’édile a affiché toute sa détermination en mettant en œuvre des voies et moyens pour récupérer ces terres. Une chose d’autant plus nécessaire que la vieille cité pâtit «sérieusement d’un manque d’espace» face auquel des solutions doivent être trouvées. «Avec toutes les difficultés vécues, notamment l’avancée de la mer, on ne peut pas accepter que toutes ces terres soient spoliées comme ça par la Sococim», a-t-il assuré avec la conviction que la cimenterie fait dans la désinformation pour légitimer l’occupation de la zone. «Ces terres sont du domaine national et ce sont des Tni. Aucun maire de Rufisque n’a fait une délibération pour accorder à la Sococim l’occupation de ces terres. Je défie la Sococim de montrer des documents prouvant leur droit réel sur ces terres. Ils nous parlent d’un arrêté ministériel sur le Code minier. Un arrêté n’est pas au-dessus de la loi», a fait prévaloir M. Ndoye.
Parlant de la zone, le maire de la ville de Rufisque, Daouda Niang, se fondant sur un traité de 2006 entre l’Etat et la Sococim, explique que le périmètre minier en question peut être exploité par la Sococim en profondeur et indéfiniment. Aucun mètre de plus n’est attribué à la Sococim ; d‘où l’irrégularité, selon lui, de toucher à ces 210 hectares. Mbaye Ndiaye Wade, responsable des jeunes de la Convention des Lébous de souche, a salué l’implication des maires Boubacar Albé Ndoye et Daouda Niang, l’édile de la ville. «Nous avions convié toutes les autorités et vous êtes les deux à répondre présentes, démontrant votre engagement pour ce combat pour toute Rufisque», leur a signifié le jeune Lébou. Avec le soutien de ces autorités, Mbaye Ndiaye Wade espère «la restitution de ces terres confisquées dans les plus brefs délais».
abndiaye@lequotidien.sn