Plus d’une vingtaine de tableaux de taille diverse et tous exécutés sous des traits. L’exposition Mes traits, mon histoire de la plasticienne Fatou Mandoye Mbengue a laissé une belle impression sur le nombreux public venu découvrir le travail de l’artiste sortie de l’Ecole des beaux-arts en 1998. «On a découvert une femme qui nous a proposé une œuvre géniale à travers des traits qui ont un rapport avec l’éducation des enfants (…) C‘est comme un cri du cœur en direction de la société pour une meilleure prise en compte de cette couche très vulnérable», a témoigné Tamsir Ousmane Faye, un enseignant passionné de l’art. Il s’est exprimé suite à la présentation des œuvres à l’occasion du vernissage. «Quand on regarde ces œuvres, l’on se rend compte que c’est quelqu’un qui a fait du chemin pour en arriver à un résultat positif», a soutenu pour sa part Faty Mbaye Sow, animatrice de radio «tout enchantée» d’avoir visité l’exposition au centre culturel Maurice Guèye.
«Mes traits, mon histoire, c’est pour retracer les moments difficiles de ma vie. A l’école (des beaux-arts), on m’a apprise à transformer la nature morte en nature vivante ; donc je me suis dit pourquoi ne pas me sortir moi-même de ces difficultés à travers mon art (…) C’est à travers mon art que j’ai changé ma vie», a tenu à préciser la plasticienne.
Native de Bargny, Fatou Mandoye Mbengue est d’avis que ses «difficultés de la vie» ont été le fruit d’une «éducation de base ratée» ; d‘où son engagement pour les enfants qu’elle aimerait voir épanouis. «Le thème de l’enfant reste mon thème de prédilection et ma démarche linéaire reste ma signature», dit-elle à ce propos. «Les enfants de la rue ne sont pas à leur place, ils méritent une bonne éducation pour un monde meilleur», a rappelé l’artiste en présentant un tableau avec deux silhouettes d’enfant. «Par respect aux enfants et pour dégager cette rancœur, j’ai préféré à la place du visage de l’enfant mettre des traits. C‘est de l’abstrait, car quand on est artiste, on est obligé d’en faire de l’audace. A travers nos touches, on peut représenter sans le visage», a-t-elle relevé en décrivant le tableau.
L’administratrice de la Fon­dation Sococim dont le centre culturel a abrité la manifestation s’est réjouie des grands pas faits par l’artiste plasticienne. «On note un travail en évolution. Elle a insisté sur le thème de la maternité lors de sa dernière exposition à la Biennale. Aujourd’hui, elle est dans la continuité en proposant des œuvres sur le thème de l’enfance», a soutenu Patricia Diagne. «C’est la troisième exposition au centre culturel et sa première en individuel», a-t-elle ajouté tout en promettant de continuer à la soutenir.
Ouverte le 14, l’exposition Mes traits, mon histoire, placée sous le parrainage du plasticien Khalifa Dieng, se poursuit jusqu’au 30 juin.
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