#Rufisque – Exposition Off de la Biennale : «Contemplations» spirituelles pour Mama Sabara

Inconnu du bataillon des peintres, Pape Mama Sabara a fait une entrée fracassante dans la sphère artistique. Dans le cadre des Off du Dak’Art 2024, M. Sabara en a surpris plus d’un en présentant une quinzaine de tableaux que les curieux pourront contempler jusqu’au 7 décembre dans un restaurant du centre-ville. «Un jalon de plus dans le monde des arts à Rufisque. Ma surprise et mon admiration sont grandes par rapport à la créativité de Mama Sabara que je ne savais pas être un créateur», s’est exclamé, samedi, l’acteur culturel Meïssa Ndiaye Bèye à l’occasion de la cérémonie de vernissage. «C’est de l’art spirituel qu’il nous présente à travers cette exposition», a poursuivi M. Ndiaye qui a été responsable des affaires culturelles à la mairie de la ville depuis des années. Intitulée Contemplations, l’exposition dévoile une forte dose de spiritualité avec des tableaux faisant focus sur le corps humain, les lettres de l’alphabet coranique et la cosmologie. «Ce sont les correspondances entre les lettres et l’être qui ont guidé ma démarche artistique. Pour chaque œuvre, il y a Dieu au début, au milieu et à la fin. Allahou doit toujours paraître, c’est mon style. Je travaille sur l’alignement de l’esprit, du corps et l’alignement de toutes les lettres», a relevé M. Sabara, par ailleurs président du Syndicat d’initiatives du tourisme dans le département de Rufisque. Mettant en exergue La main, il a percé le mystère du tableau qu’il a dit pouvoir résumer toute l’exposition. Sur la toile en question, un cercle blanc au centre flanqué d’une étoile verte sur fond noir, au-dessus du cercle les 14 premières lettres de l’alphabet et en dessous les 14 autres. «Je me suis rendu compte qu’avec les lettres, il y a des correspondances à l’être que nous sommes. Nous avons nos phalanges et si on les compte, ça fait 14 dans chaque main. Les deux mains, ça fait 28, et ça correspond au nombre des lettres de l’alphabet. Et ça correspond presque aux 28 jours pendant lesquels la lune fait le tour de la terre marquant un mois lunaire complet», a-t-il émis pour expliquer le tableau, rappelant aussi que la valeur numérique de Yad (main en arabe) est 14. C’est, selon lui, cette logique qui a guidé toutes les autres peintures de l’exposition. De l’oiseau du prophète Salomon à la sourate L’ustensile (Al maoun), en passant par les noms de Dieu, Rahman- Rahim, l’artiste a voulu partager son éveil dans la ligne du thème de la biennale. L’objectif est de parvenir, à travers ces tableaux, d’en sortir avec une «croissance spirituelle». «J’ai symboliquement présenté 15 œuvres et pour les perspectives, on verra ce que ça va donner», a relevé M. Sabara, sans indiquer la suite dans le domaine après son baptême du feu dans le milieu de la peinture.
Par Alioune Badara NDIAYE