Par Alioune Badara NDIAYE
– Une victoire de l’opposition au scrutin du 31 juillet ouvrirait la voie à une cohabitation inédite au Sénégal. Un scénario qui, selon le député Seydou Diouf, va découler sur des rapports heurtés entre l’exécutif et le législatif. «La cohabitation c’est un temps de conflictualité entre les pouvoirs exécutif et législatif et cette conflictualité, nous n’en avons pas besoin. Nous avons besoin de stabilité et d’apaisement pour continuer notre marche vers le progrès», a fait comprendre mercredi le Secrétaire général du Parti pour le progrès et la citoyenneté (Ppc). Il s’est exprimé en marge de la réunion du Secrétariat national de son parti, une instance récemment créée. «Si demain nous avons une majorité parlementaire à contre-courant de la majorité présidentielle, qu’est-ce qui va se passer ? Le gouvernement amène son projet de loi de finance, le Parlement le rejette ; on est dans des situations de blocage», a-t-il posé pour fonder son argument.
L’actuel président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale se dit d’autant plus conforté dans ses arguments par la posture de l’opposition qui, selon lui, n’a aucun projet de législature. «Ne donnons pas une majorité à l’opposition pour nous défaire parce que l’opposition jusqu’à présent, ne nous propose absolument rien comme programme alternatif à ce qui est en train de se faire si ce n’est : «Donnez-nous une majorité pour instaurer une cohabitation.» A ce que je sache, la cohabitation ne saurait être un programme de développement pour un pays», a mis en exergue le leader du Ppc, positionné à la 18ème position de la liste nationale de Benno pour les Législatives de juillet.
A ceux qui, en évoquant la justesse de la cohabitation, se réfèrent à la France, le député s’est voulu clair. «La France n’est pas le Sénégal. Ici on a une concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République qui incarne l’Exécutif, détermine la politique de la Nation. Il a l’entièreté du pouvoir de nomination dans les emplois civils et militaires (…) La clé de voute des institutions dans notre pays, c’est le président de la République», a-t-il fait remarquer, indiquant qu’en France, c’est le gouvernement qui conduit la politique de la nation et que les pouvoirs de nomination sont partagés entre le Président et le Premier ministre.
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