Rufisque – Maison des arts et de la culture : Khar Mbaye Madiaga irradie le centre-ville

La Maison des arts et de la culture de Rufisque, fruit de la coopération avec Nantes, a été inaugurée mercredi. Baptisé du nom de la grande cantatrice Khar Mbaye Madiaga, l’édifice, implanté au cœur de la ville, se veut un catalyseur de la production artistique et culturelle pour faire rayonner la ville, à l’image de la grande voix dont elle porte le nom.Par Alioune Badara NDIAYE –
A l’intersection Maurice Guèye (Bld)-Anta Madjigène Ndia-ye/Anna Kingsley (rue), trône fièrement Khar Mbaye Madiaga, la majestueuse. L’imposant bâtiment faisant figure de Maison des arts et de la culture de Rufisque, baptisé du nom de la grande diva de la musique sénégalaise, a été inauguré mercredi avec faste. Erigée sur 4 niveaux et peinte en ocre avec des fresques bigarrées sorties de l’imagination fertile des peintres rufisquois Baba Anna Ndoye et Pape Mendez Niang, l’infrastructure dispose d’une salle de spectacle d’une capacité de 300 places, de deux salles pour la production et la pratique artistique, d’une bibliothèque, d’un espace de vernissage, ainsi que de 8 chambres de résidence. En tout, selon le service de communication de la mairie, il s’agit d’offrir à travers l’infrastructure, un nid d’éclosion aux arts visuels, à la musique, au patrimoine, aux arts plastiques, à l’artisanat et autres pour le développement de la culture dans la ville. Cette bâtisse a été réalisée dans le cadre du partenariat entre Rufisque et Nantes. «En décidant d’attribuer votre nom à cette belle maison qui parle à l’avenir avec des mots du passé, le Conseil municipal de la Ville de Rufisque pose un acte fort et juste pour rendre un hommage bien mérité à une dame d’exception qui a merveilleusement contribué au rayonnement de notre cité», a dit le maire Oumar Cissé, dans son allocution, lors de la cérémonie officielle. Une délégation nantaise, avec le Conseiller municipal Alassane Guissé, a participé à la cérémonie. «Par ce geste, les Rufisquois tiennent à ce que votre nom et votre voix au timbre d’or, véhicule de nos traditions de paix, de dialogue et d’interculturalité, continuent, pour l’éternité, à retentir aux oreilles des générations actuelles et futures», a poursuivi l’édile de la ville.
Une voix ! Pas que. Khar Mbaye Madiaga, de son nom à l’état civil Fatou Mbaye, a émerveillé aussi de par sa prestance scénique, la profondeur des thèmes abordés, l’accoutrement… «La beauté physique de Khar Mbaye est un message qui parle», a noté Pr Mbaye Thiam, évoquant le port vestimentaire de la cantatrice avec le foulard négligemment mis sur la tête, le tatouage à la bouche. «Elle est une gardienne des traditions et du patrimoine», dit-il, relevant que les chants de Khar Mbaye pénètrent «spirituellement et artistiquement». Il a encore loué sa fidélité, notamment son amour pour Serigne Babacar Sy et la Tijaniya en général. Pr Mamadou Diouf, vivant dans le même quartier que Khar Mbaye (Fass, dans la commune de Rufisque-Nord), est revenu sur quelques titres mythiques de la cantatrice, notamment Aya bimbang, Kaaro Yalla, pour renseigner sur l’ancrage et l’engagement de Madiaga à promouvoir les bonnes valeurs. Un répertoire riche et varié qui doit, selon lui, faire l’objet d’une attention particulière. C’est à cette dame née en 1938, pensionnaire de la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano à partir de 1964 et membre de l’Ensemble lyrique traditionnel du Sénégal entre 1970 et 1980, que la ville rend un hommage anthume à travers la Maison des arts et de la culture de Rufisque, située en face de la Route nationale.
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