#Rufisque Ouest – Inclusion des déficients mentaux dans les écoles : Keur Khaleyi de Fann en mission itinérante

Le groupe scolaire Kambal, implanté à Sipres, a abrité ce week-end, une journée de prise en charge des élèves trainant des déficiences mentales ou intellectuelles, initiée par l’unité de pédopsychiatrie Keur Khaleyi de Fann. Cela découle d’une campagne de sensibilisation pour une meilleure prise en charge de l’inclusion de cette cible particulière dans les écoles.Par Alioune Badara NDIAYE –
Le groupe scolaire Kambal, implanté à Sipres (Rufisque-Ouest), a abrité ce week-end, une séance de consultations gratuites pour les élèves trainant des déficiences mentales ou intellectuelles. Cette initiative de l’unité de pédopsychiatrie Keur Khaleyi de Fann s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation pour une meilleure prise en charge de l’inclusion de cette cible particulière dans les écoles. «C’est une journée d’inclusion scolaire, donc on a reçu des spécialistes dans le cadre d’une formation qu’on avait reçue à l’hôpital Fann depuis six mois. Les spécialistes sont venus aujourd’hui pour expliquer aux parents, enseignants et élèves, l’intérêt de l’inclusion», a noté Soukeyna Kamara, Directrice générale du groupe scolaire Kambal, une école privée inclusive. «Avec les explications du Dr (Lamine) Fall, certains ont finalement compris, parce que le fait qu’un professionnel vienne leur expliquer les a confortés dans ce qu’on leur disait», a poursuivi la directrice. Au-delà même des consultations dont ont bénéficié plusieurs enfants, une conférence sur le thème s’est tenue dans l’enceinte de l’établissement pour mieux conscientiser les parents. «C’est notre deuxième sortie pour les consultations des enfants, des élèves qui sont en situation de handicap psychique ou mental. Nous les rencontrons avec leurs parents pour déjà évaluer leur niveau dans différents domaines du cognitif, de l’affectif, de l’émotionnel, de l’intelligence, mais aussi plus globalement sur le plan médical», a précisé au terme de la conférence, Dr Lamine Fall, responsable de l’unité de pédopsychiatrie Keur Khaleyi de Fann. Selon lui, la rencontre a aussi été une bonne occasion pour échanger avec les enseignants, afin de mieux adapter les projets personnalisés de scolarisation. «Souvent, ils ne sont pas bien placés pour bien prendre en charge ces difficultés. Et malheureusement, c’est une contrainte pour faire passer les apprentissages», a dit Dr Fall, par ailleurs président de l’Association sénégalaise de psychopathologies infanto-juvéniles. Il n’a pas manqué d’ailleurs de suggérer des pistes pour une meilleure approche dans les enseignements dédiés. «La question souvent posée, c’est «est ce qu’il y a des programmes spécifiques, des manuels spécifiques» ? Il faut plutôt se concentrer sur comment faire passer les contenus des programmes et manuels, en adaptant un peu les méthodes pédagogiques selon les compétences et aussi les difficultés des enfants», a-t-il prodigué. «On se rend compte qu’il est possible de contourner les obstacles, les difficultés, les déficits et d’insister sur les compétences qu’ils ont pour pouvoir mieux les réduire. En général, ce sont des pédagogies de contournement, des pédagogies spécifiques pour faire face à la difficulté que des enseignants sont capables de mettre en place, s’ils ont une idée claire de ce qu’est le déficit», a poursuivi Dr Fall. «La collaboration entre les personnels de santé, notamment de santé mentale, et les enseignants est indispensable dans le cadre de l’inclusion scolaire. C’est vraiment la voie à suivre pour permettre à tous les enfants d’être participatifs au développement de notre pays», a-t-il fini par dire.
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