Quelque 150 agents contractuels ont été omis de la cohorte à embaucher par la mairie. Surpris de leur omission, ils ont indexé le Directeur des services techniques (Dst), et par ailleurs fils du maire, comme principal responsable de cette situation. «Nous sommes victimes d’une magouille orchestrée par le fils du maire. Il nous a demandé de saboter l’arrivée du président de la République à Rufisque (lors du Conseil interministériel). On a refusé de le faire. Par la suite, le fils du maire en personne nous a dit que si on refuse de venir, il va nous sacrifier. Il fera en sorte qu’on ne figure pas sur la liste (des contractuels à embaucher)», a rappelé Ibrahima Ndiaye, porte-parole des plaignants. «Aujourd’­hui, il a tenu parole. Il a embauché sa femme et ses proches. Le maire n’a pas réagi face à cette situation», a poursuivi M. Ndiaye après une procession qui les a menés de la place Gabard à la devanture de la mairie. «Nous sommes 150 agents et nous interpellons le président de la République et le ministre de tutelle, Omar Guèye», a ajouté le porte-parole des manifestants criant au népotisme.
Pour la signature des premiers contrats entre 2015 et 2016, la mairie avait lancé un appel à candidatures. Ce qui avait permis de recruter les meilleurs profils afin de pourvoir la brigade de surveillance et les canaux à ciel ouvert de bras aptes. «C’est inédit, le fait. Même pour recruter, on a lancé un appel à candidatures. Il en sera ainsi pour tous les postes», disait en ce temps-là le porte-parole du maire, Amadou Sène Niang. Ce fut malheureusement la seule et unique fois, puisqu’à chaque fois qu’il s’est agi d’embauche, par la suite c’était dans la plus grande opacité.
Le maire Daouda Niang a eu à embaucher sa fille, ses belles-filles et d’autres proches et leurs parents. Après le maire, aujourd’hui c’est au tour du fils et le Dst Adama Niang de faire passer sa propre liste. «On m’a demandé de sélectionner 48 sur 54 agents ; ce qui est hyper difficile. J’ai sélectionné en toute responsabilité les 48 les plus méritants», s’est ainsi justifié Niang-fils qui est d’avis que «tout le monde ne pouvait pas figurer sur la liste».
«Sous peu, nos difficultés de trésorerie seront réglées et on pourra prendre d’autres personnes méritantes», a-t-il ajouté. A propos des accusations de sabotage lors de la venue du Président Macky Sall, Adama Niang les considère comme de purs enfantillages. «S‘ils disent que nous leur avons demandé de jeter des pierres, c’est juste de la diffamation, de fausses accusations à notre endroit», a-t-il dit.
abndiaye@lequotidien.sn