Rufisque – Résultats scolaires satisfaisants : Des acteurs font le lien avec les cantines scolaires

L’implantation des cantines scolaires a permis d’avoir un impact dans les résultats scolaires au niveau des établissements où elles sont implantées. Par Alioune Badara NDIAYE –
Le projet des cantines scolaires, déployé dans certains établissements scolaires du département, demeure un intrant majeur pour la qualité des apprentissages. Des acteurs travaillant sur ce projet, porté par le Conseil départemental de Rufisque, ont mis en exergue ce fait, convoquant les résultats officiels du baccalauréat 2025. Ils étaient invités à débattre à la radio communautaire Jokko.fm autour du thème : «Mieux nourrir pour mieux réussir : quand la cuisine centrale booste les résultats scolaires.» «A regarder les résultats du baccalauréat, on constate que dans les zones où il y a des cantines scolaires, les résultats se sont avérés très satisfaisants. C’est un constat établi dans plusieurs zones du pays», a dit Amadou Kanouté, Directeur exécutif de Cicodev, dans son propos introductif. «Trois des quatre lycées ayant bénéficié des services de la cantine scolaire sont en tête du classement au niveau du département. Ce qui confirme la contribution que peut avoir l’alimentation sur les apprentissages», a ainsi relevé Sény Kébé, membre du Grdr. Il a cité le Lycée moderne de Rufisque, le Lycée de Niagues, dans la commune de Tivaouane Peulh-Niagues, et le Lycée de Bargny, qui sont arrivés en tête. Quelque 22 établissements scolaires dont des collèges et écoles primaires, sont bénéficiaires de repas concoctés depuis les cuisines centrales du projet. «Là ou y a des cantines, on sent, depuis trois ans, une amélioration des résultats de manière générale», a noté Mamoune Ndiaye, parent d’élève et gérant de la cuisine centrale du lycée moderne. «Au programme, c’est un petit déjeuner à base de céréales pour le lundi, le mercredi et le vendredi, et un déjeuner, le mardi et le jeudi. Le prix du repas est de 100 francs pour l’élève», a relevé de son côté Cheikh Tidiane Ndiaye, membre du Conseil départemental, faisant état de 2500 plats par jour en fonctionnement plein. Outre l’impact pédagogique, la cantine demeure, selon Mamoune Ndiaye, un moyen de lutte contre le décrochage scolaire causé par le manque de moyens pour certains parents, mais aussi un instrument de socialisation pour les élèves qui prennent le repas «autour du bol» et non dans des assiettes. M. Kanouté a rappelé qu’une économie circulaire se forme autour des cantines, avec une production locale de légumes issus de la zone de Lendeng (pour les cuisines centrales de Rufisque) et de jardins de proximité dans les autres localités. «Aucun n’utilise de pesticides et autres produits chimiques dans le processus ; ce qui permet d’avoir des légumes sains pour nourrir nos enfants», a-t-il exposé, indiquant aussi des collaborations avec des mareyeurs et aviculteurs locaux pour approvisionner les cuisines. Cheikh Tidiane Ndiaye a, dès lors, exhorté les autres communes à intégrer le projet, tout en appelant l’Etat central à venir en appoint pour un maillage départemental effectif. M. Kanouté a en cela appelé à une législation pour une généralisation des cantines scolaires au Sénégal.
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