Les travailleurs municipaux de Rufisque sont inquiets du retard du paiement des rappels inscrits dans le budget 2018. Face à cette situation, les autorités municipales essaient de calmer les ardeurs des syndicalistes.
Le vote de la loi instituant la Contribution économique locale (Cel) plonge dans la peur les travailleurs municipaux de Rufisque. Leur attente de voir les rappels inscrits dans le budget municipal 2018 n’est toujours pas assouvie à leur grand désarroi. «Des assurances nous avaient été données que nous percevrions ces rappels dans le premier trimestre de 2018. Aujourd’hui, nous sommes le 3 avril et on nous demande de patienter encore, mais jusqu’à quand», s’est emporté Ousseynou Ndiaye lors de l’Assemblée générale tenue mardi à la mairie de la ville. «Il faut que nos autorités nous respectent. A la mairie, les employés sont considérés comme des moins que rien. Nous ne quémandons rien, tout ce que nous demandons, c’est un droit», a noté pour sa part Daouda Thiombane. Ibrahima Ndiaye Sall, Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage), s’est toutefois porté en faux contre ces affirmations. «Je n’ai jamais dit que les rappels allaient être payés avant la fin du mois de mars. Je ne peux pas déclarer autre chose que ce qui a été mentionné dans le budget. Dans le rapport du budget, il est fait cas du paiement des rappels en deux tranches : une pour le premier semestre et une autre pour le second. La première tranche sera payée au plus tard en juin», a-t-il assuré. «Le rappel concerne les avancements de 2013-2015 et 2015-2017», a-t-il précisé sans toutefois donner le nombre de bénéficiaires. Du côté de l’Intersyndicale des travailleurs qui a organisé l’Assemblée générale, on pense que la mise en place de la Contribution économique locale (Cel) y est pour quelque chose. «Cette loi va poser de très graves préjudices à la ville de Rufisque qui assurait une part importante de ses charges par l’argent tiré des patentes. Dès lors que cet argent va être redistribué à l’ensemble des communes du Sénégal, une menace grave guette la mairie», a averti le délégué syndical Babacar Sow. «Ce doit être le combat de tous les employés municipaux et de toutes les populations de Rufisque. Avec la Contribution économique locale, nous sommes en face de lendemains incertains. Aujourd’hui, on parle de rappels à hauteur globale de 82 millions qui doivent être payés alors que la mairie se voit délesté de la patente», a-t-il insisté, appelant l’état à réagir face à la situation qui porte d’énormes préjudices à la ville.
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