A Rufisque, les travailleurs municipaux, qui courent après un retard de salaire, ont manifesté hier. Ils demandent qu’ils soient logés à la même enseigne que tous les autres corps du secteur public ou parapublic. Par Alioune Badara NDIAYE –

Jusqu’au 22 du mois sans percevoir leur salaire, les travailleurs des quatre mairies de Rufisque (Ville, Est, Nord et Ouest) ont investi hier la rue pour crier leur désarroi. Ils ont tenu en effet un grand rassemblement à la devanture de la mairie ville pour alerter sur cette situation causée par le Gfiloc, un outil de modernisation de la gestion financière des collectivités territoriales et qui touche toutes les collectivités du pays. «Le parent pauvre, c’est la fonction publique locale. L’Etat n’ose pas faire ça aux enseignants, aux médecins, à aucun corps de l’Administration», a lancé Fatou Thioune, responsable syndicale. Selon elle, c’est la perception municipale qui doit prendre en charge les salaires des travailleurs des mairies pour plus d’efficience, et non le Trésor public. «On récuse le Gfiloc, un système que l’Etat a mis en place et qui est depuis lors la source de tous nos problèmes. Bala Moussa Fofana est au courant et n’en dit rien, le ministre des Finances aussi. Depuis un an, aucun agent municipal n’a reçu de bulletin de salaire. Là, on est le 22 du mois et on peine encore à percevoir nos salaires. Les travailleurs ne savent pas où donner la tête, car les obligations en tant que pères de famille n’attendent pas», a noté Djadji Ndiaye, membre de l’Intersyndicale des travailleurs de la mairie. «Le salaire est sacré pour le travailleur et quand on dépasse le 8 du mois sans le percevoir, cela crée des désagréments au niveau de nos familles. Avec cette situation, beaucoup ont vu leurs enfants être renvoyés de l’école pour non-paiement, d’autres ont tous les problèmes avec leurs bailleurs», a ajouté Thierno Sall, autre représentant. Arborant des brassards rouges, ces travailleurs ont, pendant plus d’une heure, occupé les lieux sous la supervision active d’éléments de la police pour parer à tout débordement. «Aujourd’hui, c’est notre dernier avertissement, on compte faire le tour de toutes les mairies du département pour préparer un grand sit-in que nous organiserons à Dakar. Trop c’est trop, et il faut que les autorités de ce pays le comprennent», a insisté M. Ndiaye. A pareille époque l’année dernière, la même situation s’était produite à cause, toujours selon les agents, du Gfiloc qu’ils veulent voir être remplacé par un outil plus approprié.
abndiaye@lequotidien.sn