Face aux émeutes en cours, la Conférence épiscopale du Sénégal ne cache pas son inquiétude. Pour l’Archevêque de Dakar, il s’agit de dire «Non à la violence ! Oui à la Paix». Par Alioune Badara NDIAYE –

Le climat social et politique qui prévaut actuellement est au cœur des préoccupations des Evêques de la Conférence épiscopale du Sénégal. La 2ème session ordinaire de l’année pastorale, qui s’est tenue du 29 mai au 2 juin, a été une bonne tribune pour ces religieux de prêcher la paix et la cohésion nationales en ces temps troubles. Dans la déclaration lue vendredi, à la clôture du conclave par Mgr Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar, ils ont banni la violence et exhorté leurs concitoyens à plus de responsabilité ainsi qu’à un retour aux valeurs, notamment au respect de la vie humaine, à la promotion du bien commun et de la paix. «Ils déplorent les nombreuses victimes humaines, ainsi que tous les actes de destruction des biens publics et privés, dans un climat de peur et d’insécurité. Ils alertent tous leurs concitoyens sur les dangers de la division et de la violence. Ils rappellent à tous le devoir de construire et développer notre pays, ensemble, dans la paix, la loyauté et le respect mutuel», a insisté l’Archevêque de Dakar. «Non à la violence ! Oui à la Paix» est l’appel insistant ainsi lancé. Ils ont dans cette lancée invité les acteurs de la politique, du social, de l’économie, ainsi que les guides religieux à mettre en avant l’intérêt général, à promouvoir la Justice, la vérité, la paix et l’équité sociale, dans leurs propos comme dans leurs actes. «La Constitution de notre pays garantit à tous la liberté d’expression», ont-ils relevé, rappelant toutefois aux uns et aux autres le devoir d’une prise de parole vraie, respectueuse, responsable et constructive. Mgr Ndiaye et ses collègues ont recommandé aux jeunes de ne céder ni au désespoir ni à la manipulation, «au point de brûler, saccager et détruire les biens appartenant à autrui et à la communauté». La Conférence épiscopale a ainsi convié au respect des lois et règlements, et des institutions de la République qui garantissent notre vivre-ensemble. Les religieux, constatant que le climat préélectoral actuel alimente de vives tensions et différentes controverses, ont ainsi invité les responsables politiques et leurs militants à privilégier le bien supérieur de notre Nation par rapport à des intérêts partisans ou à des ambitions personnelles.
abndiaye@lequotidien.sn