La commission de la Cour suprême chargée d’instruire le dossier de la plainte de Madiambal Diagne contre le juge Téliko a rendu une ordonnance de refus de plus ample informer. M. Diagne exige la notification officielle de cette décision pour faire valoir ses droits.Par Dieynaba KANE –

La commission mise en place par la Cour suprême, pour instruire le dossier de la plainte de Madiambal Diagne contre le magistrat Souleymane Téliko, a rendu «une ordonnance de refus de plus ample informer». Cette décision a surpris le plaignant. L’Administrateur général du Groupe avenir communication, qui informe n’avoir pas reçu formellement notification de cette décision mais a été informé par la Greffière en chef de la Cour suprême qu’il a pris l’initiative de contacter à cet effet, après avoir appris par la presse l’existence d’une ordonnance rendue dans cette affaire. M. Diagne souligne que les membres de ladite commission «n’ont pas entendu Souleymane Téliko et n’ont pas estimé devoir continuer l’enquête, c’est pour ça qu’ils ont fermé le dossier». D’après M. Diagne, «c’est un moyen subtil ou stupide, c’est selon, pour essayer de tirer Souleymane Téliko d’affaire». Selon M. Diagne, le Procureur général «a estimé que ce n’est pas une attitude normale et aurait interjeté appel de cette décision». L’Administrateur général du Gac dénonce la manière dont cette affaire est gérée. «Je n’ai pas reçu formellement notification de cette décision bien que je sois plaignant. Et c’est moi qui suis partie civile, qui ai déposé une plainte et entendu par la commission d’instruction. J’ai eu à confirmer ma plainte et en guise de réparation j’avais demandé le franc symbolique. Après mon audition et pour des raisons qui leur sont propres, ils n’ont pas estimé aller plus loin pour entendre Souleymane Téliko», a fustigé M. Diagne. Et d’ajouter : «Dans une procédure normale, ils auraient dû entendre Souleymane Téliko et éventuellement nous confronter et ils ne l’ont pas fait. Ils se sont arrêtés à ma déposition pour dire qu’il n’y a plus raison de continuer l’enquête, donc ils ferment le dossier.» Mais, il prévient qu’il ne compte pas se laisser faire. «J’ai envoyé une lettre au président de la Commission d’instruction pour lui demander que cette décision qui est rendue dans cette affaire me soit notifiée officiellement pour que je puisse faire valoir mes droits», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, M. Diagne précise que le Greffe de la Cour suprême l’avait convoqué, le 31 janvier 2021, pour lui «notifier un avis de communication du dossier d’instruction, conformément à l’article 169 du Code de procédure pénale». Il renseigne qu’il avait «trouvé que le dossier d’instruction était vide de toute déposition ou convocation de Souleymane Téliko». En effet, souligne-t-il : «Seuls se trouvaient dans le dossier, les documents suivants : ma plainte, l’autorisation de poursuite délivrée par le ministre de la Justice, le réquisitoire du Procureur général près la Cour suprême, l’ordonnance fixant la composition de la Commission d’instruction et ma déposition comme partie civile.» Madiambal Diagne, qui dit avoir consigné par écrit, sous formes «d’observations» cette situation, souligne avoir demandé par la même occasion que si d’autres documents d’instruction existaient, que ces derniers lui soient communiqués. A en croire M. Diagne, «aucune suite n’a été donnée» à sa demande.
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