L’élection présidentielle est passée, mais Karim Wade tenait à gagner la bataille de l’opinion. Mais hier, la Cour de justice de la Cedeao l’a débouté de toutes ses requêtes relatives au rejette de son inscription sur les listes et à l’invalidation de sa candidature par le Conseil constitutionnel sénégalais. Wade-fils compte désormais sur le Comité des droits de l’Homme des Nations unies «pour faire rétablir son droit fondamental de participer librement à la direction des affaires publiques de son pays».

Karim Wade a été débouté hier de toutes ses demandes par la Cour de justice de la Cedeao qui les juge «mal fondées». Il avait saisi la juridiction communautaire en urgence suite à l’invalidation de sa candidature par le Conseil constitutionnel sénégalais au motif que son nom ne figure plus sur la liste électorale suite à sa condamnation à 6 ans de prison ferme par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Le fils de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade,  espérait avec ce dernier recours, retrouver ses droits civiques afin de participer à l’élection présidentielle du 24 février dernier. Demba Ciré Bathily, avocat de Karim Wade, estime que la décision de la Cour de la Cedeao est «caduque parce que la Présidentielle est derrière nous». «Je crois que ce qui est important c’est de dire à l’Etat du Sénégal qu’est-ce qu’il attend pour s’acquitter de la décision du Groupe de travail sur la détention arbitraire de Karim Wade qui demande qu’il le répare», a-t-il dit sur les ondes de la Rfm. «La procédure de la Cour de la Cedeao, pour nous, ne présente plus aucun intérêt, parce que l’élection est déjà passée», a-t-il souligné.

«Karim saisit le Comité des droits de l’Homme des Nations unies pour participer librement à la direction des affaires publiques
de son pays»
Le collectif des avocats de Karim Wade a également réagi dans un communiqué. «La Cour de justice de la Cedeao s’est abstenue, ce 4 mars 2019, de constater et de sanctionner les graves violations des droits du candidat Karim Wade d’être électeur et éligible à l’élection présidentielle du Sénégal du 24 février. Bien qu’ayant été saisie dès le mois de novembre 2018 par une procédure d’urgence, la Cour n’a pas statué avant le premier tour de l’élection, ce qui prive de tout objet l’arrêt qu’elle vient de rendre», lit-on dans un communiqué. La défense de Wade-fils rappelle que le Comité des droits de l’Homme des Nations unies vient de juger que la condamnation prononcée par la Crei contre Karim Wade avait violé le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui s’impose au Sénégal. Ce qui fait que, estiment Mes Ciré Clédor Ly, Seydou Diagne, Demba Ciré Bathily et Michel Boyon, cet «arrêt est en contradiction flagrante avec les décisions de justice internationale qui ont déjà condamné les atteintes portées aux droits fondamentaux» de leur client par l’Etat du Sénégal.
L’ancien ministre n’a pas donc obtenu gain de cause, mais n’entend pas s’avouer vaincu. «C’est pourquoi (il) saisit immédiatement le Comité des droits de l’Homme des Nations unies pour faire rétablir son droit fondamental de participer librement à la direction des affaires publiques de son pays», informe le communiqué.
ksonko@lequotidien.sn