La suspension de deux ans dont un avec sursis de cinq lutteurs par le Cng n’est pas du goût de Gris Bordeaux. Le président des lutteurs en activité estime qu’il faut plutôt «identifiés et arrêtés» les auteurs des scènes de violence survenues à l’Arène nationale dimanche dernier, et non les lutteurs.Par Amadou MBODJI

– Le président des lutteurs en activité n’est pas d’accord sur la sanction infligée aux lutteurs par le Cng. Une décision prise au lendemain de la destruction de quelques chaises des gradins à l’Arène nationale. Pour Gris Bordeaux, il fallait «sanctionner les écuries et les fans. Les lutteurs n’ont rien à voir dans ces scènes de violence. Un lutteur ne peut pas contrôler ses supporters. Ils ont rempli leur con­trat».
A en croire le chef de file de l’écurie Fass, «ce sont des supporters en furie qui ont arraché et projeté des chaises au niveau de la piste». Les cinq lutteurs concernés, à savoir Mamadou Sèye dit Boy Diop, Adama Dione fils Lansané, Moustapha Thioubane Thiate Limousine, Cheikh Ndiaye Super Diamono et Modou Diop Nguel Koki ont écopé d’une suspension de deux ans dont un avec sursis. Une décision prise trop vite, selon le président des lutteurs en activité : «Il fallait au préalable entendre les lutteurs et leurs managers, comme le stipule l’article 14 du règlement du Cng.»
Au-delà, Gris Bordeaux regrette également les sanctions financières qui, selon lui, «ne règlent rien». Une des batailles qu’il a toujours menée et qui a conduit à la mise en place de la nouvelle équipe, dirigée par Birane Sène. «Pourquoi sanctionner financièrement les lutteurs ? On ne sait les engagements qu’ils ont pris et qu’ils comptent honorer après leur combat ?», s’interroge le lutteur de Fass.
Avec des responsabilités qu’il estime «partagées», Gris Bor­deaux regrette l’insuffisance du service d‘ordre déployé sur les lieux dimanche dernier. «Il n’y avait pas 50 policiers à l’Arène Nationale. Il faut qu’on veille à ce que le cahier des charges pour organiser à l’Arène nationale soit respecté», souligne-t-il. Face aux grandes affiches annoncées au cours de la saison, le président des lutteurs en activité exhorte à «un renforcement de la sécurité».

«Que les auteurs de ces actes de violence soient identifiés et arrêtés»
Parmi ces affiches, le combat-choc organisé par le promoteur Luc Nicolaï, entre le Roi des Arènes, Modou Lô, et Ama Baldé.
En phase avec le ministre des Sports et le Cng, Gris Bordeaux souhaite que «les auteurs de ces actes de violence soient identifiés et arrêtés». «Personne ne cautionne ce qui s’est passé à l’Arène nationale. Je le condamne avec la dernière énergie. L’Arène nationale est un bijou dont toute discipline rêve de disposer. La lutte est pointée du doigt, ces scènes de violence ne font que ternir sa réputation», se désole-t-il.
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