Sadio Mané et Ismaïla Sarr sont devenus plus intéressants dans le jeu des Lions, suite à leur repositionnement dans l’axe. Un rôle hydride confié à des ailiers de métier et qui porte la marque de Pape Thiaw. Une manière pour le sélectionneur national de mettre la pression sur ses avant-centres de pointe, qui traînent comme un boulet leur inefficacité.Par Hyacinthe DIANDY – 

Dans le schéma classique lié à l’animation offensive des Lions, Sadio Mané évolue à gauche et Ismaïla Sarr à droite. D’ailleurs, «Izo», à l’aise sur les deux côtés, a souvent joué au dépanneur à gauche, en l’absence de «SM10». Mais en foot où les choses vont très vite, rien n’est figé. Les réalités, pour ne pas dire les comportements tactiques, n’étant pas les mêmes en Equipe nationale et en club. Justement, en club avec Crystal Palace, «Izo» a beaucoup mûri tactiquement. Et cela grâce au style de jeu des Eagles où il joue maintenant à une position beaucoup plus axiale (en duo avec Jean-Philippe Mateta), délaissant du coup son couloir de prédilection, celui de droite.

Pape Thiaw très attentif aux comportements tactiques des Lions en club
Un repositionnement qui lui va très bien, car étant devenu l’un des buteurs du club, avec en plus des passes décisives et des caviars. Etant attentif aux comportements tactiques des Lions en club, le sélectionneur Pape Thiaw opte de plus en plus pour un Izo axial. Et autant en Equipe nationale qu’en club, il commence à en récolter les fruits.

Scotché à gauche, Sadio était souvent à la merci des défenseurs
Quid de Sadio Mané ? Contrairement à «Izo», il évolue toujours sur les côtés à Al-Nassr, en variant par moments par des permutations. Mais c’est surtout en Equipe nationale que la position de Sadio a évolué.
En effet, ayant sûrement remarqué que l’ancien Red, souvent scotché à gauche, est à la merci des défenseurs qui peuvent facilement le canaliser par des prises à deux, Pape Thiaw a pris l’option de lui donner plus de liberté, en lui octroyant un rôle d’élection libre. La position de «9 et demi» de Sadio étant une arme de plus pour perturber l’axe central des défenses adverses. D’ailleurs, au change, le coach des Lions y gagne, avec un El Hadji Malick Diouf devenu la nouvelle flèche du couloir gauche, en attendant l’éclosion des nouveaux ailiers : Assane Diao, Ibrahim Mbaye…
Evidemment, avec cette tendance à repositionner dans l’axe des ailiers de métier, on est en droit de s’interroger sur l’état de service des avant-centres. Et là, on comprend la démarche de Pape Thiaw, qui n’est pas du tout gâté en matière d’efficacité concernant ses «pointes», particulièrement les deux cadres : Boulaye Dia et Nicolas Jackson, qui doivent se réveiller, au risque d’être «effacés» par la vague d’attaquants polyvalents.
Les deux prochains matches-tests, contre Brésil et Kenya, devraient servir de baromètre au staff technique dans la mise en place d’une animation offensive équilibrée et efficace.
hdiandy@lequotidien.sn