Sadio Mané, meilleur joueur du tournoi l Édouard Mendy, meilleur gardien

Dans une finale longtemps indécise, le Sénégal a décroché sa première étoile aux tirs au but. C’est une consécration pour une équipe qui ne s’est jamais détournée de cet objectif ultime. Sur le chemin de la conquête, il y a eu des hommes qui ont repoussé les limites pour hisser le Sénégal au sommet du mont Cameroun : Diallo, Edouard, Sadio, Saliou Ciss, Namphalys, le quinté gagnant.
Au bout de la nuit camerounaise, les Lions ont écrit leur légende. Au bout d’un match étouffant, indécis, les Lions ont rugi pour conquérir la première étoile. C’est un scénario presqu’écrit d’avance : même si les hommes de Aliou Cissé ont dû affronter des vents contraires pour monter sur le sommet du mont Cameroun. Il y a eu un début poussif avec une Tanière décimée par des cas positifs au Covid-19, trois premiers matchs insipides (Zimbabwe, Guinée, Malawi). Ce fut une bouillie du football. Mais, Cissé et ses joueurs ont affronté un tsunami de critiques, se sont bouché les oreilles pour se concentrer sur l’essentiel : l’essentiel, c’était de gagner la Can. Ils l’ont décrochée après une deuxième phase de compétition irréprochable. Après avoir inscrit un seul but en matchs de poule, les Lions ouvrent les huitièmes avec deux buts, mettent 3 en quarts et trois en demi-finales.
Cette Can vient d’entrer dans le coffre des éternels souvenirs. De quoi se souviendront les petits qui ont regardé cette compétition ? Que le Sénégal a été champion grâce à des hommes, qui ont tout bousculé pour offrir à ce pays une belle nuit d’émotion. A l’ombre des héros.
Sadio Mané, le guide suprême
Que dire ? Les Sénégalais se pourlèchent les babines, savourent sans retenue cet instant majuscule. Pendant ce moment de jouissance, ils ont tous anobli un homme : Sadio Mané. Attaquant de classe mondiale, le joueur de Liverpool a été le héros de cette finale. Il a été d’abord malheureux : il a raté le penalty (5éme) qui aurait pu éviter à son équipe un match aussi long qu’indécis. On se souvient de son tir raté contre le Cameroun lors du quart de la Can 2017. Quelle cruauté comme si le destin décidait à nouveau de nous infliger une épreuve, de nouvelles leçons à apprendre. La finale prenait tout à coup une importance mythologique, une suite tragique. Non ! Fait d’un autre bois, il s’est relevé pour porter le costume de lumière. Il éclabousse le match de son talent, essore les Egyptiens, qui ne proposent rien. Sa prestation d’hier est dans la lignée de sa Can. Flamboyante. Au moment de tirer le penalty décisif, il ne s’est pas dégonflé : il a pris le ballon, s’est avancé pour fusiller Gabasky. C’était écrit : c’est le pied droit de l’enfant de Bambali, qui allait offrir au Sénégal sa première étoile. Auteur de trois buts et deux passes décisives, Mané, élu meilleur joueur de la Can, a brisé la malédiction. Bien sûr, il ne pouvait être que lui…
Edouard Mendy : Main ferme
Il y a toujours une expression qui ressort au moment des campagnes sportives : pour gagner une compétition, il te faut un grand attaquant et un grand gardien. Avec Edouard Mendy, qui avait raté les derniers matchs de la Can 2017 à cause d’une blessure, les Lions avaient un homme sûr dans les camps. Privé des deux premiers matchs à cause du Covdi-19, le joueur de Chelsea, sacré meilleur gardien de la Can après la Fifa, s’est montré sûr et décisif. En encaissant seulement deux buts en cinq matchs, il a été décisif lors de la séance de tirs au but en arrêtant une balle égyptienne. Cela a ouvert la voie du sacre au Sénégal.
Abdou Diallo, un leader est né
C’est le dernier arrivant. Mais, le défenseur du Psg s’est hissé au cœur de la Tanière. Comment est-ce possible ? Remplaçant dans son club, Abdou Diallo a éclaboussé cette Can de son talent, a conquis les cœurs par des mots et un comportement irréprochable. Après la qualif’ face à la Guinée Equatoriale, il sort un discours de patron pour que ses coéquipiers ne soient pas euphoriques. En demi-finale, il marque le but qui ouvre les portes de la finale aux Lions. Un futur capitaine des Lions.
Namhalys Mendy : cœur de lion
Il n’a ni l‘élégance de Toni Kroos ni la science Busquets. Avec un Gana moins flamboyant, Namphalys Mendy a soigné comme on soigne un malade le milieu du Sénégal. Sa Can, c’est le récit d’un milieu de terrain qui sort de l’ombre en mondovision. Remplaçant à Leicester, il équilibre l’Equipe du Sénégal grâce à une science tactique et un vice digne d’un champion.
Saliou Ciss : Le revenant
Chahuté pendant longtemps par les suiveurs de la Tanière, Saliou Ciss, défenseur de Nancy (Ligue 2), a réalisé une Can XXL. Son couloir gauche fut l’arme fatale des Lions. Avec Sadio Mané, il a carburé fort pour donner à Aliou Cissé une profondeur qui lui a fait défaut pendant longtemps. Et il a proposé de caviars aux attaquants sénégalais. Saliou Ciss, c’est la belle histoire d’un revenant qui fuit la lumière.