La 18ème édition du Festival Yakaar, entamée le 30 avril, va se terminer en apothéose aujourd’hui 12 mai avec un grand concert au terrain Deggo (Rufisque-Nord). Avant même que les rideaux ne tombent sur cette édition, Safouane Pindra, le manager général d’Optimiste production, se projette sur l’édition prochaine. «En 2019, Rufisque sera la capitale du hip-hop sénégalais et c’est bien possible. Je ne suis cependant ni chanteur ni rappeur, il faut donc que les acteurs jouent le jeu et s’approprient ce projet et on va y arriver», a-t-il assuré mardi lors d’un point de presse. A travers cette vision, M. Pindra veut concentrer toutes les activités du festival à Rufisque. «En tout cas, c’est mon souhait. Si les moyens nous le permettent, dorénavant on va rester dans notre département pour pouvoir faire notre festival», a-t-il déclaré, poursuivant en donnant une idée de ce que sera le rendez-vous de 2019 le cas échéant.
«Pour l‘année prochaine, on est en train de réfléchir. Si les autorités comprennent ce qu’on veut faire, on n’aura pas uniquement un concert au terrain Deggo parce que Rufisque est large. On peut faire un concert dans la ville de Rufisque, un à Bambylor, un autre à Yenne», a-t-il décliné. Revenant sur l’édition en cours du Festival Yakaar destiné aux musiques urbaines africaines, l’initiateur en fait une plateforme continentale. «On a privilégié les artistes émergents africains ; ce qui donne des jeunes qui viennent du Maroc avec le groupe Jay Blues, lauréat d’un concours organisé par le Festival de jazz de Tanger. Il y a un jeune artiste qui est venu de la Guinée, Keyla K, qui est une étoile montante du hip-hop guinéen. On a aussi un jeune artiste qui vient du Liberia. Et au niveau local, on a Matador, Carlou D comme têtes d’affiche, et le reste des artistes de Rufisque, à savoir les 12 qui ont participé au concours Yakaar jeunes talents et aussi un jeune qui a gagné un concours organisé par le festival hip-hop de Kaolack.»
«La prouesse de Pindra, c’est d’avoir réussi quelque chose que les gens pensaient impossible. S’il n’était pas là, le hip-hop allait mourir parce qu’entre 2000 et 2005, période noire du hip-hop, il a su être là pour travailler avec optimisme et détermination au service des acteurs. Les acteurs du hip-hop lui doivent reconnaissance», a témoigné le rappeur Matador, lors de la rencontre. Soucieux de replacer Rufisque à l’endroit dans le domaine du hip-hop, l’initiateur du Festival Yakaar s’est donné comme objectif à court terme de faire remonter sur scène le groupe Bamba J Fall. «Ce qui fait mal aujourd’hui, c’est que l’on parle de Daara J, des membres du Rap’Adio qui sont encore en activité et qu’au niveau de Rufisque, on n’entend rien. On va faire revenir le Bamba J Fall pour expliquer aux jeunes ce que Rufisque représentait dans le mouvement hip-hop», a-t-il assuré.
abndiaye@lequotidien.sn
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