Sahel – Réduction des effectifs de la force Barkhane : «Nous serons environ 3000 à l’été 2022»

La force Barkhane va réduire ses effectifs d’ici l’été 2022. Ceux-ci seront ainsi au nombre 3000 militaires présents au Sahel, selon le général Laurent Michon, commandant de ladite force.Par Malick GAYE
– «Nous étions environ 5000 militaires français au Sahel à l’été 2021, nous serons environ 3000 à l’été 2022.» L’annonce est faite par le commandant de l’opération anti-jiahdiste Barkhane, le Général Laurent Michon. Pour autant, le militaire tient à rassurer Bamako en ces termes : «Il y aura beaucoup moins de forces conventionnelles et plus de forces spéciales dédiées au partenariat de combat, réunies au sein de la force européenne Takuba. Aujourd’hui, elle compte quasiment 900 hommes et les Européens continuent de frapper à la porte. C’est un succès politique pour le Sahel et le Mali de voir ces Européens s’engager à nos côtés.»
Dans un entretien accordé à l’Afp que Le Point a repris, le commandant de Barkhane a fait une analyse de la présence française en la comparant au souhait des populations. «Certains au Mali et dans d’autres pays ne comprennent pas que les armées françaises n’arrivent pas à pacifier le Sahel. Je les comprends. Mais c’est juste impossible et ce n’est pas notre mission. Nous avons six avions de chasse, six drones et de 3000 à 5000 hommes pour une région grande comme l’Europe. Je note aussi une instrumentalisation de ce mécontentement. Je ne dis pas que c’est la raison première mais certains, en Afrique de l’Ouest ou plus loin, ont intérêt à attiser la colère contre l’action militaire française.»
Paris avait déjà annoncé son intention de réduire ses troupes présentes au sahel avant la fin de la mission de Barkhane. «Les six prochains mois seront consacrés au passage de l’emprise Barkhane vers l’emprise Takouba et les partenariats. Pendant tous les mois qui viennent, le nombre de militaires français sur le terrain ne décroîtra pas, cependant à terme, nous aurons entre 2500 et 3000 hommes», avait expliqué Emmanuel Macron, le Président français, en compagnie de son homologue nigérien, Mohamed Bazoum, le 9 juin 2021.
Bamako avait assimilé cette décision à un «abandon» avant d’agiter la présence des mercenaires russes de Wagner. En tout état de cause, le Sénégal qui va présider l’Union africaine, a l’intention, d’après son ministre des Affaires étrangères, de réveiller la Force africaine en attente (Faa) pour sécuriser le continent.
Pour le Président du Niger, Mohamed Bazoum : «Nous avons à faire en sorte que nos forces soient efficaces, qu’elles soient bien entraînées, qu’elles soient bien équipées, c’est leur tâche à elles. Et à mesure que le temps va passer, vous verrez qu’elles seront aguerries et que leur réponse sera à la hauteur du défi que leur pose le terrorisme.»
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