Les perspectives des productions agricoles sont bonnes dans l’ensemble de la région sauf dans certaines localités du Sahel. C’est ce qu’a fait savoir le dispositif régional de Prévention et de gestion des crises alimentaires (Pregec) dans un avis sur les perspectives agricoles et alimentaires 2018-2019 au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Le dispositif régional de Prévention et de gestion des crises alimentaires (Pregec) du Cilss a analysé, lors d’une rencontre tenue à Lomé, les perspectives agricoles et alimentaires 2018-2019 au Sahel et en Afrique de l’Ouest. L’avis rendu par ce dispositif renseigne que les perspectives de production dans la région sont bonnes sauf au Centre et à l’Ouest du Sahel. Sur le plan agricole, le Pregec informe que «les conditions agro-météorologiques ont été favorables au parachèvement des semis des principales céréales pluviales (mil, sorgho, maïs) dès la fin de la 2ème décade de juillet». Continuant son analyse sur la situation, il renseigne que «ces céréales sont actuellement à différents stades de développement avec une prédominance de l’épiaison-grenaison-maturation dans les zones soudaniennes, sahélo-soudaniennes et sahéliennes». Toutefois, il est noté une exception dans «certaines localités du Sahel Ouest où les cultures sont encore à des stades moins avancés». S’agissant des marchés agricoles, le rapport du Pregec renseigne que «la période de soudure a été marquée par une offre de céréales locales inférieure à la moyenne mais toutefois suffisante pour satisfaire la demande», à l’exception du Sénégal et du Cap-Vert «où les prix des principales céréales sont restés très proches de la moyenne quinquennale». Concernant la campagne agropastorale, les auteurs du document informent qu’elle s’est bien déroulée «sur la moitié Est de la zone sahélienne». Par contre, précisent-ils, «dans la moitié Ouest où les conditions ont été défavorables, des déficits fourragers importants sont prévisibles, en particulier au Nord du Sénégal, en Mauritanie, au Centre du Mali et à l’Ouest du Niger». Quid de la situation nutritionnelle ? Le document relève qu’elle «demeure préoccupante dans la région avec des prévalences de la malnutrition aiguë globale dépassant les seuils de 10 et 15% dans certaines zones du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Tchad, en dépit des efforts déployés par les gouvernements et leurs partenaires». Pour faire face à cette situation, le Pregrec recommande aux Etats d’engager «des actions vigoureuses de lutte contre la malnutrition dans les zones où les prévalences demeurent au-dessus du seuil critique de 15% notamment au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad».
Situation nutritionnelle préoccupante
Faisant l’état de la situation pluviométrique, les membres de cette structure soutiennent qu’il a été constaté une installation précoce de la saison pluvieuse «au Centre et à l’Est mais tardive à l’Ouest du Sahel notamment en Mauritanie, au Sénégal et au Cap-Vert en particulier ». Selon le document, «les cumuls de pluies enregistrées depuis le début de la saison jusqu’au 31 août 2018, sont globalement supérieurs à la normale dans l’espace Cilss/Cedeao». Les auteurs de ce document ajoutent que par endroits, «les abondantes pluies enregistrées ont provoqué des inondations ayant occasionné d’importants dégâts sur les infrastructures au Bénin et au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et particulièrement en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau et au Niger où des pertes en vie humaine sont enregistrées». Si dans certaines zones de la région les pluies ont été abondantes, dans d’autres par contre ce sont des déficits pluviométriques qui ont été notés. Une situation ayant entravé «le développement et la croissance des cultures et des pâturages, notamment dans l’Ouest du Niger, le Centre et l’Ouest du Mali, la moitié Nord du Sénégal, l’Ouest et le Nord de la Mauritanie».
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