Saïdou Nourou Bâ a été installé hier, à la tête du Cadre de concertation sur le processus électoral. S’il estime que «beaucoup a été fait», l’ambassadeur à la retraite admet aussi qu’il «reste beaucoup à faire» pour «consolider et dépasser les acquis».

Ça y est ! Saïdou Nourou Bâ a été installé hier, dans ses fonctions de président du Cadre de concertation sur le processus électoral (Ccpe) par le ministre de l’Intérieur. A peine dans ses nouveaux habits, l’ambassadeur à la retraite a fait une confession à l’assistance composée des plénipotentiaires des 3 pôles et des cadres de l’Administration. «Je n’ai jamais pensé occuper ce siège», dit-il. Avant d’ajouter : «Ce choix qui n’a fait l’objet d’aucune objection de l’autorité me vaut aujourd’hui l’honneur d’être ici avec vous. Avec vous pour chercher à parachever ensemble ce qui a été déjà fait dans le respect des nuances, voire des différences de points de vue. Vous avez bâti des consensus forts qui sont à consolider et à renforcer.»
Sur la mission qui lui a été confiée, le président du Ccpe admet que ses prédécesseurs, à savoir les ministres de l’Intérieur qui avaient jusque-là dirigé les travaux, ont fait du chemin. Mais souligne-t-il, «si beaucoup a déjà été fait, beaucoup également reste à faire et beaucoup devra se faire pour consolider et dépasser ce que je considère comme des acquis». A ses collaborateurs directs mais aussi aux plénipotentiaires des partis qui prennent part aux discussions, M. Bâ leur a lancé un message fort. «Les Sénégalais nous regardent, nous écoutent. Ils en ont le droit. Nous avons le devoir de les entendre. Ils veulent des élections libres, crédibles et transparentes dans le respect de la pluralité des opinions et de la dignité de chacun», rappelle-t-il.

Aly Ngouille Ndiaye invite les boycotteurs à rejoindre la table
Venu présider la cérémonie d’installation du nouveau président du Ccpe, le ministre de l’Intérieur a salué «l’accord» trouvé sur le choix porté sur Saïdou Nourou Bâ. «Cette généreuse approche qui exclut les préjugés met en avant le respect de la différence, source de richesse, mais privilégie surtout la nécessité de s’entendre sur l’essentiel, doit être de mise dans toutes nos rencontres. Ainsi, la preuve venait d’être donnée qu’aucune contradiction ou divergence ne pouvait résister aux vertus du dialogue, de la concertation et de l’écoute réciproque sur le terrain des élections», affirme Aly Ngouille Ndiaye. Dans le même temps, il est revenu sur le processus de nomination. «Le Directeur général des Elections, après avoir noté les concessions faites par les uns et les autres et pris acte de la volonté exprimée de faire présider les travaux par une personnalité jugée neutre, a invité les responsables des pôles à soumettre les noms des personnes qu’ils proposaient au poste de présidence du Cadre de concertation. A l’issue du croisement opéré entre la liste proposée par le pôle de l’opposition et celle des non-alignés, le choix porté sur l’ambassadeur Saïdou Nourou Bâ, membre actif de la Société civile et spécialiste des questions électorales, a reçu l’onction de tous», rapporte ministre de l’Intérieur.
Toujours dans la même dynamique, il renseigne que «M. Bâ, proposé aussi bien par l’opposition que les non-alignés, n’a fait l’objet d’aucune objection de la part de la majorité» et que, par conséquent, «le consensus a donc été obtenu sur sa personne». Parlant de Saïdou Nourou Bâ, Aly Ngouille Ndiaye dira qu’«il est reconnu comme personnalité neutre, toujours à équidistance des forces politiques en action dans notre pays». Avant de mentionner que le diplomate à la retraite «a pour mission, dans un délai relativement court, de trouver des consensus sur les points de discussion».
Le ministre a réitéré son appel à l’opposition dite significative, qui a boycotté le dialogue, à venir discuter sur des questions telles que l’évaluation du processus de refonte du fichier électoral et les conditions de participation à l’élection présidentielle de 2019. Il a aussi exhorté tout le monde au «surpassement». Un appel qui va plus précisément à l’endroit du Parti démocratique sénégalais et ses alliés, arrivés 2èmes aux dernières Législatives, mais aussi aux partis membres de la coalition Manko taxawu senegaal (Rewmi, le Grand parti et autres), 3ème à l’issue du scrutin.
msakine@lequotidien.sn