SAINT-LOUIS «48 heures de l’eau potable dans le Nord» : Le ministre Cheikh Tidiane Dièye lance des travaux d’infrastructures hydrauliques

Le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement a lancé, ce jeudi, d’importants travaux de réalisation d’ouvrages hydrauliques à Saint-Louis et Mpal, marquant le démarrage des activités des «48 heures de l’eau potable dans le Nord». Ce nouveau concept, initié par le ministère, permettra, outre les réalisations prévues dans d’autres zones du pays, la construction d’un château d’eau de 2000 m3 à Mpal, de deux châteaux d’eau de 1000 m3 chacun à Saint-Louis et d’une usine de traitement de 14 000 m3/j à Richard-Toll. Ces importantes infrastructures permettront d’améliorer l’accès à l’eau potable dans les localités concernées et leurs environs.
Par Cheikh NDIONGUE (Correspondant) – A Mpal, cité religieuse fondée par El Hadji Rawane Mgom, première étape de cette tournée de 48 heures, le ministre de l’Hydraulique a expliqué devant un parterre d’invités, composé de membres de la famille religieuse de la cité, des autorités coutumières et administratives et des populations, que le château d’eau qui y sera construit, une infrastructure d’une importance majeure d’un coût estimé à un peu moins de 2 milliards de F Cfa, permettra de régler définitivement les problèmes d’accès à l’eau potable dans la zone. Ce nouvel ouvrage, relais entre Ndiock Sall, Mpal, Fass Ngom, Gandon et Gandiole, d’une capacité de 2000 m3, va renforcer celui de Ndiock Sall, d’une capacité de 800 m3.
A Saint-Louis, deuxième étape de cette tournée, le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement a expliqué, lors de la cérémonie de lancement, que les travaux de reconstruction des deux châteaux d’eau de l’île de Saint-Louis seront réalisés pour un coût de 2,9 milliards de francs F Cfa, toutes taxes comprises, et sur fonds propres de la Sones. Cela signifie, selon Cheikh Tidiane Dièye, que ces deux tours d’eau potable, qui faisaient partie du dispositif de distribution d’eau potable, seront remplacées par deux autres châteaux d’eau. Le ministre de l’Hydraulique a indiqué avoir demandé à la Sones, en relation avec tous les autres services de l’Etat, de prendre toutes les dispositions pour réaliser le projet dans le respect scrupuleux des délais, mais aussi du statut de patrimoine mondial de l’Unesco dont jouit la ville de Saint-Louis.
Pour lui, Saint-Louis mérite toutes les attentions, et la disponibilité de l’eau potable contribue à la qualité de vie dans une ville engagée dans un cycle de croissance urbaine ces 10 dernières années, avec par ailleurs des perspectives de croissance soutenue avec l’exploitation du gaz. Cette croissance est perceptible, selon les mots du ministre, vers Ngallele, Boudiouck, Sanar, ainsi que d’autres zones d’implantation, en particulier l’université Gaston Berger. Cheikh Tidiane Dièye a rappelé que des efforts ont été fournis déjà dans le passé, avec notamment le programme eau potable et assainissement du millénaire Pepam, améliorant considérablement le rendement de l’ancienne usine de Khor et construisant un château d’eau à Leybar pour couvrir la demande dans des quartiers déficitaires comme Pikine. Toutefois, fait-il remarquer, ces ouvrages, mis en service en 2017, n’ont pas cependant suffi à couvrir la demande de manière durable. Une solution durable a été préconisée avec la réalisation d’une deuxième usine à Khor d’une capacité de 15 000 m3/jour, la construction d’un autre château d’eau à Sanar d’une capacité de 3200 m3/j et un renforcement du réseau de distribution, le tout d’un coût de 20 milliards francs Cfa, a expliqué Cheikh Tidiane Dièye. Il a fait savoir que les retards constatés dans la réalisation de ces travaux ont provoqué des pénuries et une forte pression qui ont coûté au contribuable sénégalais un effort financier supplémentaire de 7 milliards de francs pour réaliser une deuxième phase d’urgence consistant à transférer de l’eau douce à partir du forage de Ndjok Sall vers Saint-Louis, sur environ 50 kilomètres, permettant ainsi, avec les volumes mobilisés, d’améliorer la desserte vers la ville de Saint-Louis, notamment dans des quartiers déficitaires comme Pikine, Goxu Mbacc et Ganaw Raïls.
Malgré tout, les déficits se sont fait remarquer dans plusieurs autres quartiers, selon le ministre qui a souligné que des dispositions sont prises pour finaliser la deuxième usine de Khor d’une capacité de 15 000 m3/j qui viendra s’ajouter à la production existante de 23 000 m3/j. Ajoutés aux deux châteaux d’eau qui seront reconstruits, ces ouvrages de stockage permettront une meilleure desserte de l’île et de la Langue de Barbarie jusqu’à l’horizon 2050, fait-il savoir.
Cheikh Tidiane Dièye a fait savoir que pour faire cap sur l’agenda africain de l’eau, l’Etat a lancé les autoroutes de l’eau pour satisfaire la demande en eau, aussi bien agricole que domestique.
Ces investissements visent à accompagner la volonté des autorités étatiques à faire du Sénégal un pays juste, où les inégalités sociales et territoriales seront fortement réduites, a martelé Cheikh Tidiane Dièye, qui n’a pas manqué de souligner que l’ambition du gouvernement de faire en sorte que toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais, des villes comme des campagnes, aient le même droit d’accès à l’eau, en quantité, en qualité et à des coûts maîtrisables.
Ce vendredi, le ministre de l’Hydraulique sera à Richard-Toll où il lancera les travaux de l’usine de traitement, qui sera réalisée dans la ville sucrière pour apporter des volumes d’eau supplémentaires évalués à 14 000 m3/j à cette ville et à la ville de Rosso. Le nouveau château d’eau augmentera la capacité de stockage de 2500 m3 et le renforcement du réseau permettra de connecter de nouveaux quartiers de Richard-Toll.
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