SAINT-LOUIS Abdourahmane Diouf, porte-parole de Rewmi : «Ce qui se passe au Conseil constitutionnel est une honte»

«Ce qui est en train de se passer au Conseil constitutionnel, ce n’est pas du droit. Le juriste que je suis, tous les professeurs de droit qui ont l’habitude d’enseigner à leurs étudiants de façon orthodoxe le droit constitutionnel ont mal dans leur peau. Je l’assume, c’est une honte», a dit le porte-parole du candidat Idrissa Seck pour qui le Conseil constitutionnel a été «manipulé». Abdourahmane Diouf qui animait une conférence à l’Ugb, mercredi, estime que les 7 «Sages» ont travaillé sur la base avec un logiciel «qu’ils ne maîtrisent pas du tout». «Ce sont des juristes et non des informaticiens et, quand bien même ils travaillent avec des informaticiens, les résultats sont biaisés dans la mesure où ils ont été paramétrés en fonction des intérêts du ministre de l’Intérieur qui travaille pour les intérêts du candidat Macky Sall», ajoute-t-il. Le camarade de Idrissa Seck constate qu’à chaque fois que le Conseil constitutionnel doit se prononcer, il le fait «en faveur du Président Macky Sall». Avant d’ironiser : «Sauf une fois, lorsqu’il s’est agi pour le Président de vouloir réduire son mandat. Le Conseil lui avait alors dit non pour lui permettre de faire 7 ans tout en sachant que c’est cette décision qui l’arrangeait.»
Le porte-parole de Rewmi qui partageait le programme 1-3-15-45 de son candidat a beaucoup parlé des institutions. «Le président de la République est maintenant un monarque, ce qui explique toutes les dérives que nous sommes en train de vivre au Sénégal où il a la quasi possibilité de faire tout ce qu’il veut. Le président de la République est devenu omniscient, omniprésent et omnipotent», souligne-t-il. M. Diouf considère que «toute la catastrophe préélectorale que nous sommes en train de vivre avec le parrainage, avec le filtre des candidats, avec un fichier qui n’est pas consensuel, vient d’un homme, qui n’est qu’un homme, un président de la République qui a trop de pouvoirs à lui donnés par la Constitution et le Peuple».
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