Les démons de la violence se réveillent à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative, les étudiants ont brûlé des pneus et barré la Rn2 pendant plusieurs heures. Ils ont ainsi décrété une grève illimitée.

C’est la résurgence de la violence à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis alors que le campus de Sanar avait connu un temps d’accalmie avec la levée du mot d’ordre de grève par la Coordination des étudiants de Saint-Louis. C’était un calme précaire. Depuis plusieurs semaines, les têtes de fil de la structure chargée de défendre les intérêts des étudiants tiraient la sonnette d’alarme, mais leur alerte n’a apparemment pas eu l’effet escompté. Pour déplorer cette situation et amener l’Etat et les autorités universitaires à respecter les engagements qu’ils avaient pris et également satisfaire les autres points de leur plateforme revendicative, les étudiants ont décidé de passer «à la vitesse supérieure» en décrétant une grève illimitée. Ils ont ainsi, dans la matinée du samedi, brûlé des pneus et barré la Rn2 pendant plusieurs heures pour se faire entendre. Selon le président de séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl), Aboubakry Sall, «on exige la livraison du château d’eau en construction dans le campus pour augmenter la capacité de desserte en eau, la livraison du wi-fi qui devait être fait depuis le mois de juin, la réfection des restaurants universitaires qui sont dans un état de délabrement très avancé et la restauration de la voirie interne en mauvais état». Il rappelle que le chef de l’Etat avait annoncé 6,4 km de routes non-«réalisées jusque-là» pour l’Ugb. En ce sens, il rappelle que «toutes les routes menant de la porte de l’Ugb aux bureaux du rectorat et toutes celles menant de la porte de l’université aux bureaux du Crous ont été rénovées alors que celles allant vers les chambres des étudiants et aux amphithéâtres ne sont toujours pas réalisées». Irrité, le président de séance de la Cesl ajoute : «En plus de ces revendications, les étudiants réclament l’établissement des états additifs devant permettre le paiement des bourses des étudiants omis dans les meilleurs délais.» Mais il y a toujours l’affaire Mouhamadou Fallou Sène, dont le «meurtre reste encore impuni», qui enrage les étudiants. «Nous ne le crierons jamais assez, nous pensons que nous sommes dans un Etat de droit, et dans un Etat de droit il n’est pas concevable que quels que soient votre titre, votre rang où votre grade vous puissiez tuer et que cela reste impuni», a déploré Aboubakry Sall.