Le ministre du Développement communautaire, de la solidarité nationale et de l’équité sociale et territoriale, Samba Ndiobène Kâ, a procédé hier au lancement du cash transfert du Programme de résilience agricole destiné aux ménages agro-sylvo-pastoraux et aux pêcheurs. Pour ce qui concerne la région de Saint-Louis qui a abrité la cérémonie, c’est une enveloppe de 906 millions 200 mille francs Cfa qui a été distribuée à 4531 ménages.

Par Cheikh NDIONGUE(Correspondant) – Les populations de la ville de Saint-Louis, inscrites dans le Registre national unique (Rnu) et s’activant dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, ont poussé un grand ouf de soulagement hier. 4531 de ces ménages ont reçu des cash transferts pouvant aller jusqu’à 200 mille francs Cfa du Programme de résilience agricole destiné aux ménages agro-sylvo-pastoraux et aux pêcheurs inscrits dans le Registre national unique (Rnu), qui a été lancé par le ministre du Développement communautaire, de la solidarité nationale et de l’équité sociale et territoriale (Mdcsnest). Le  Programme de résilience agricole, explique Samba Ndiobène Kâ, a pour objectif principal de fournir un soutien aux ménages pauvres, afin qu’ils puissent accéder à des intrants agricoles subventionnés. Il a été mis en place en 2018, et est exécuté en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire (Maersa), grâce à l’utilisation des mécanismes et des systèmes de protection sociale adaptative pour améliorer l’accès aux intrants pour les petits producteurs agricoles inscrits dans le Registre national unique (Rnu). Cela permet, selon le ministre du Développement communautaire, de renforcer leurs capacités de résilience face aux aléas des conditions de production. Dans cette optique, souligne-t-il, un projet-pilote conjoint, mené par la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (Dgpsn) et l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar), a été réalisé en 2019. Des sessions de sensibilisation, de coaching et de suivi de la production ont été ainsi dispensées à près de 4000 ménages agricoles du Rnu dans 6 communes des régions de Kaolack et Kaffrine.

Une deuxième phase du projet-pilote visait à élargir et à renforcer le programme pour améliorer la résilience des petits agriculteurs face aux chocs climatiques à partir 2020, a fait savoir le ministre. Qui a toutefois fait remarquer qu’en raison de la pandémie du Covid-19 et des mesures d’état d’urgence qui ont suivi, sa mise en œuvre n’a été possible qu’en 2021. Durant cette année, plus de 10 400 ménages bénéficiaires ont été sélectionnés à partir du Rnu avec la contribution des comités de ciblage dans les régions de Kaolack, Kaffrine, Kolda et Sédhiou pour un budget total de 2 milliards 099 millions 800 francs Cfa.

Samba Ndiobène Ka a dans la foulée expliqué qu’outre l’octroi d’un transfert monétaire pouvant aller jusqu’à 200 000 francs Cfa pour aider les ménages à couvrir la part non subventionnée des intrants, les bénéficiaires sont également accompagnés à travers des sessions de sensibilisation, de coaching collectif et de suivi de la production.

Un budget de 6 milliards mobilisé
Après avoir procédé à une évaluation indépendante concluante de la phase-pilote, le Mdcsnest, par l’intermédiaire de la Dgpsn, cherche aujourd’hui, selon M. Ka, à diversifier les options pour stimuler la création de richesse au sein des ménages les plus vulnérables du secteur primaire, afin de réduire la pauvreté à long terme.

C’est dans cette perspective que la troisième phase du projet lancée hier à Saint-Louis, à la place Baya, en présence des autorités administratives, des maires et des bénéficiaires, a été élargie pour inclure les ménages agro-sylvo-pastoraux et les pêcheurs. L’objectif de cet élargissement est de toucher environ 26 mille ménages, soit environ 260 mille personnes réparties dans 6 régions du pays que sont : Saint-Louis avec 4531 ménages, Louga avec 3620 ménages, Matam avec 3368 ménages, Kédougou avec 3174 ménages, Sédhiou avec 6670 ménages et Tambacounda avec 9430 ménages.

Pour cette troisième phase, l’Etat a mobilisé un budget total d’environ 6 milliards de francs Cfa dont 906 millions 200 mille francs pour la région de Saint-Louis. Selon les critères de sélection, les ménages ciblés doivent tirer leurs revenus principalement de l’agriculture, de l’élevage et/ou de la pêche ou de l’aquaculture.

Rappelant qu’en mars 2020, la pandémie du coronavirus avait touché le Sénégal et paralysé tous les secteurs de l’économie nationale, le ministre du Développement communautaire a expliqué que les ménages démunis et vulnérables inscrits dans le Rnu ont fait partie des moins résilients face à la pandémie. Pour faire face, souligne-t-il, le gouvernement a entrepris de nombreuses actions, notamment dans le domaine de la santé, pour contenir la propagation de la maladie, mais aussi dans d’autres domaines, afin de soutenir les différentes couches vulnérables. Ainsi, afin de renforcer la résilience des ménages pauvres face aux effets des changements climatiques, qui les obligent souvent à adopter des stratégies d’adaptation négatives, l’Etat a mis en place des programmes de réponse aux chocs, tels que les incendies, les inondations et l’insécurité alimentaire. Le Rnu, qui compte actuellement plus 540 000 ménages, chiffre pouvant être étendu à 1 000 000 par décision présidentielle, constitue, selon  Samba Ndiobène Ka, l’outil institutionnel de ciblage des ménages pauvres et vulnérables dans le cadre de cette politique sociale. Avant de quitter la vieille ville, il a officiellement procédé au lancement des paiements des cash transferts au profit des ménages bénéficiaires.
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