Après Bakel et Matam, la région de Saint-Louis vit à son tour les affres de la crue exceptionnelle du fleuve Sénégal. Si dans les départements de Dagana et Saint-Louis, on est encore seulement en situation d’alerte avec la menace permanente de montée des eaux, à Podor, par contre, les populations pataugent. Plusieurs localités comme Mao, Fanaye et Thillé Boubacar sont inondées, alors que 500 hectares de culture sont presque perdus. 

 

Par Cheikh NDIONGUE – La situation est devenue intenable au point d’amener les autorités de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal et des Etats membres (Omvs) à décréter la vigilance orange tout le long du fleuve Sénégal. Dans les départements de Saint-Louis et Dagana, même si on est encore très loin de la situation de Bakel et Matam, la psychose a fini de s’installer dans les zones riveraines du cours d’eau où on peut s’attendre à toutes les éventualités.

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Podor, qui constitue la zone névralgique de la région, a cependant déjà pris sa dose. Sur place, la situation telle que décrite par les populations et les autorités administratives est pratiquement invivable, avec la remontée des eaux débordant du lit du fleuve pour s’emparer aussi bien des habitations que des terres agricoles. Dans plusieurs localités, c’est la même situation que vivent les populations dont certaines sont presque coupées du reste du département. De nombreuses habitations sont devenues prisonnières des eaux qui ont aussi occupé plus de 500 hectares dans les périmètres agricoles, selon des chiffres fournis par le Gouverneur de la région de Saint-Louis. Dans la zone, la cote d’alerte est à 5, 57m avec une tendance à la hausse, d’après un communiqué publié par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs).

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Suffisant pour faire déplacer le Gouverneur Al Hassane Sall, nouvellement installé. Venu s’enquérir de la situation, il a fait part des difficiles conditions de vie des populations trouvées sur place. Fanaye et Thillé Boubacar font partie des zones les plus touchées, avec des centaines de personnes en situation de sinistre et de nombreux périmètres agricoles perdus et éventuellement des pertes inestimables malgré les interventions de la Saed, qui a déplacé des agents pour tenter de sauver certains périmètres.

La situation est d’autant plus préoccupante que l’Omvs a fait savoir, dans son communiqué, que les inondations se poursuivront dans les zones habituellement inondables. Pour cette raison, d’autres localités comme Dagana où la cote est à 3, 73m avec une tendance à la hausse, Richard-Toll qui est à 3, 30m avec une tendance stationnaire et Saint-Louis où la cote est à 1, 30m avec une tendance également à la hausse sont aussi dans l’attente d’éventuels débordements du fleuve, les cotes d’alerte actuelles devant être dépassées sur toutes les stations de la vallée du fleuve Sénégal, selon les techniciens de l’Omvs.

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Même si on est loin des cotes annoncées à Kayes et Kidira qui ont atteint respectivement 8, 48m et 11, 17m, l’Omvs recommande la vigilance, conformément aux consignes de mise en œuvre du plan d’alerte du fleuve Sénégal. Elle indique, en effet, que la vigilance orange reste activée sur toutes les localités riveraines du fleuve Sénégal, avec une tendance à vigilance rouge dans les zones de Bakel, Gouraye, Matam, Lexeiba 2, Podor, Kaedi, Toufoundé Civé, Tékane, Dagana et Jdeur el mouhguen, pour les prochaines heures.
Aujourd’hui, l’organisation sous-régionale est prise dans l’étau pour avoir à sa charge de garantir la sécurité des populations, mais aussi la sécurité du barrage de Manantali où s’opèrent les lâchers d’eau.

De concert avec le ministère de l’Hydraulique du Sénégal, ses techniciens sont à pied d’œuvre avec des cellules de crise, en rapport avec les autres Etats, pour suivre la situation qui apparemment est encore loin d’être maîtrisées.
cndiongue@lequoridien.sn