A l’instar des autres régions médicales du Sénégal, Saint-Louis va lancer dans quelques semaines, sa campagne de distribution de Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda). Pour une bonne réussite de cette campagne, les autorités sanitaires régionales ont sonné la mobilisation avec le soutien du Gouverneur, qui a convoqué un Crd sur la question afin de partager les informations et stratégies de lutte. Par Cheikh NDIONGUE –

La lutte contre le paludisme est un combat sans répit. Cette année, la Région médicale de Saint-Louis compte mettre en œuvre de nouvelles stratégies pour mieux protéger les populations dans une zone qui a déjà réussi le pari de la pré-élimination. Mais, la protection contre l’agent pathogène demeure un enjeu sanitaire de taille. Dr Seynabou Ndiaye Gaye, médecin-chef de la Région médicale de Saint-Louis, insiste sur l’importance de la campagne de distribution de Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) prévue dans trois à quatre semaines environ. «A Saint-Louis qui est une région de pré-élimination du paludisme, cette campagne qui revêt une importance capitale, est même une nécessité car elle va permettre à la population de se protéger dans une zone déclarée verte et où le taux d’incidence est de moins de 5 cas pour 5000 habitants», explique Dr Seynabou Ndiaye Gaye. Elle rappelle que la région a enregistré 985 cas de palu dont 10 décès. Pour elle, la Région médicale a le devoir de protéger plus la population contre cette pathologie dont l’évolution montre qu’il y aura plus de cas graves que de cas simples.
Au total, il est prévu 700 mille moustiquaires pour la région de Saint-Louis. «Ce sera pour une population d’environ 1 million 100 mille habitants, sachant qu’une moustiquaire est prévue pour deux personnes au moins», indique Dr Gaye.
Cette année, il est prévu une campagne de proximité avec la stratégie du porte-à-porte pour recenser tous les ménages dépourvus de Milda. Cette étape sera suivie d’une période d’attente, qui permettra d’écouter les populations par rapport aux réclamations et omissions, avant de régulariser les chiffres puis leur validation par les différents comités de suivi aussi bien au niveau local qu’au niveau du district et du poste de santé puis au niveau régional. «Les comités de suivi seront composés, détaille Dr Gaye, des autorités administratives, territoriales et sanitaires, des organisations locales qui ont une assise au niveau régional ainsi que toutes les entités communautaires qui permettront d’avoir les bonnes informations pour pouvoir faire une bonne campagne permettant d’atteindre l’objectif de 100% de couverture pour toute la région de Saint-Louis.»
Par ailleurs, Dr Seynabou Ndiaye Gaye souligne que la région connaît une immunité, a atteint le niveau de pré-élimination du paludisme où «les populations ne sont plus confrontées à l’agent pathogène et ne développent plus d’anticorps pour se protéger contre la maladie». «Pour cette raison, insiste-t-elle, il faut protéger la population contre ce vecteur qui amène l’agent pathogène dans le sang du patient. Pour ce faire, la stratégie consiste à utiliser les Milda, un moyen de protection dans la stratégie de lutte anti-vectorielle. Cela veut dire que si la communauté, toute la nuit, toute l’année, dort sous moustiquaire, il y des chances, avec une couverture de 80%, de réduire à 25% la moralité et la morbidité provoquées par le palu et d’atteindre l’objectif de zéro cas pour l’année 2030.» Pour elle, cet «objectif nécessite l’engagement des communautés dans la lutte contre le paludisme».
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