La musique est une affaire de professionnels. Il fallait être à la place Faidherbe pour s’en rendre compte. La section Jazz de l’orchestre national a prouvé que le jazz est né en Afrique et que rien n’empêche les Africains de le mélanger à leur musique. Des classiques de la musique mis à jour à la promotion des jeunes talents, l’orchestre national a tout simplement fait le job !

La section Jazz de l’Orchestre national a aussi joué sa partition au Festival international de jazz de Saint-Louis. Programmé pour le deuxième jour, ce groupe, constitué pour la plupart de musiciens chevronnés, a proposé au public du jazz et du folklore bien de chez nous avec comme invités des artistes locaux. A la différence de la mauritanienne, c’est un saut dans le passé et une ouverture dans le futur que l’orchestre national a plongé le public. Qui faut-il le mentionner est tantôt déchiré par tant de sonorités étrangères. Un peu de mbalax par moments ne déplairait personne. C’est ce que l’orchestre national a si bien compris. De Manjou en passant par Massala Cissé, les classiques ont été dépoussiérés sur un fond jazzy pour le grand bonheur des puristes et progressistes. Après ces quelques morceaux, l’Orchestre national a partagé la scène avec Mama Sadio et Tex entres autres jeunes talents. C’est la restitution d’un atelier de 4 jours ! Le résultat est juste magnifique.
Dans une fusion entre instruments traditionnels et modernes, c’est un jazz classique digne de ce nom qui est servi au public. La chose a été savamment préparée bien avant. D’abord c’est la jeune Mame Fily Walfroi qui rend hommage aux musiciens sénégalais disparus, Khabane Diop, Edouard Valfroi, Habib Faye entre autres, elle sera remplacée sur scène par le jeune Tex pour un style plus fun avant que Mama Sadio ne chauffe à son tour la place dans un style plus folklore.
Et tout cela n’a duré qu’une demi-heure. La sanction positive se lisait sur le visage des spectateurs.

mgaye@lequotidien.sn et cndiongue@lequotidien.sn