SAINT-LOUIS – Lait pasteurisé produit à partir du lait local : Aminata Mbengue Ndiaye annonce l’exonération imminente de la Tva

Le ministre de l’Elevage et des productions animales a annoncé samedi dernier l’exonération imminente de la Tva sur le lait pasteurisé produit à partir du lait collecté localement. Mme Aminata Mbengue Ndiaye, qui était à Saint-Louis dans le cadre d’une tournée qui l’a menée dans plusieurs régions, a visité la Laiterie du berger (Ldb) et plusieurs zones d’entrée du bétail dans notre pays.
L’exonération de la Tva sur le lait pasteurisé produit à partir du lait collecté localement est imminente. C’est en marge de l’étape de la Laiterie du berger, spécialisée dans la transformation des produits laitiers, que le ministre de l’Elevage a fait cette annonce tant attendue par les producteurs de lait. Selon Aminata Mbengue Ndiaye, comme l’avait promis le Président Macky Sall lorsque les éleveurs lui avaient fait la demande lors de la Journée nationale de l’élevage à Ndioum, l’exonération de la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) sur le lait pasteurisé produit à partir du lait collecté localement est déjà acquise. Elle a d’ailleurs fait savoir à ce sujet que cette promesse a été intégrée dans la réforme du Code des impôts et est en train d’être opérationnalisée par le ministère des Finances.
Le ministre de l’Elevage qui s’est félicité du travail accompli au sein de la Laiterie du berger (Ldb) dont elle était venue voir les mini-fermes ainsi que la ferme pilote installée dans le cadre du projet «Kossom», impliqué dans la recherche de solutions pour booster la production de lait local, a fait part de sa satisfaction quant aux efforts fournis par les acteurs de la filière. Elle a invité les éleveurs à travailler pour se doter des moyens de réduire au maximum la transhumance du batail afin de sédentariser les animaux et considérablement augmenter la production du lait.
Une décision très attendue
Cette décision d’exonérer la Tva sur le lait pasteurisé produit à partir du lait collecté localement a été bien accueillie par les responsables de la Ldb qui, dans l’attente de sa matérialisation, ont déjà augmenté le prix d’achat du lait aux producteurs dans les mini-fermes. Le secrétaire général de l’entreprise, Dr Arona Diaw, a en effet souligné que la signature mettant en application cette décision est très attendue. Pour que cette initiative soit pérenne, il faut que l’Etat mette en œuvre ces mesures annoncées depuis plusieurs mois afin de leur donner un coup de pouce leur permettant à leur tour de multiplier les fermes gérées par les éleveurs et permettre à ces derniers d’augmenter considérablement leurs revenus.
Selon les responsables de la Ldb, pour booster le lait local, ils avaient, en collaboration avec les acteurs de la filière et le ministère de l’Elevage et celui de l’Economie, des finances et du plan, mené une étude qui a montré que la solution était d’exonérer le lait pasteurisé considéré comme du lait non transformé. Pour eux, en renonçant à la Tva, l’Etat permet d’améliorer la chaîne de valeurs du lait local valorisé en lait pasteurisé.
Interpellée au cours de cette visite sur plusieurs problèmes qui constituent des facteurs de blocage dans le secteur de l’élevage, Aminata Mbengue Ndiaye a apporté des réponses. C’est le cas de la cherté de l’aliment de bétail qui, à son avis, est un marché libre, mais dans lequel beaucoup d’efforts ont été faits par les éleveurs qui ont réussi à rassembler plus de 7 milliards de francs Cfa dans trois opérations différentes dans lesquelles ils ont vendu de l’aliment de bétail subventionné à moitié prix et ont pu constituer un fonds revolving qui leur a permis, avec la longue période de soudure de cette année, d’acheter 20 tonnes d’aliment et en revendant cet aliment, ils réussissent à augmenter la subvention à 5 500 ou 5 200 francs, selon les zones. Cela montre, d’après le ministre de l’Elevage, que les éleveurs sont en train de s’organiser pour prendre en charge leur propre résilience. Ce qui constitue une rupture, car dans d’autres secteurs cette résilience est prise en charge par l’Etat ou les partenaires au développement.
Développement des infrastructures pastorales
S’agissant des infrastructures pastorales, Aminata Mbengue Ndiaye a fait savoir que les projets intervenant dans le secteur comme le Praps ont mis en place un certain nombre d’infrastructures à côté des parcs de vaccination afin de permettre aux acteurs de réaliser un taux de vaccination supérieur aux normes qui leur sont fixées.
De nombreux efforts sont fournis également, selon le ministre qui a fait savoir que des parcs de vaccination sont en train d’être construits dans toutes les communes. A cela s’ajoutent les magasins de mise en place ainsi que les forages implantés par ces projets.
Aminata Mbengue Ndiaye, qui a salué l’intervention du Pudc, a révélé que ce programme est en train de tester au niveau du ranch de Dolly des pépinières de culture fourragère avec une formation de renforcement des capacités des éleveurs. Elle a surtout invité les jeunes Sénégalais sans emploi à s’investir dans l’élevage qui est un secteur productif qui peut faire vivre son homme. Elle les a invités aussi à s’approcher de sources de financement comme la Der (Délégation à l’entreprenariat rapide) et les autres projets intervenant dans le secteur.
Le ministre de l’Elevage a également visité Rosso Sénégal et Dima qui sont des zones de passage du bétail vers notre pays, surtout pendant la Tabaski. Sur son chemin, elle a rencontré de grands éleveurs parmi lesquels Sidi Ba, un jeune éleveur qui a mobilisé plus de 1 000 moutons et qui, chaque année, fournit des moutons à plusieurs entreprises. Aminata Mbengue Ndiaye qui a salué le travail remarquable abattu par ce jeune opérateur a invité les jeunes à suivre son exemple.
cndiongue@lequotidien.sn