C’est devenu contagieux. A l’image des autres femmes des autres régions, rongées par l’assassinat de Binta Camara à la suite d’une tentative de viol à Tamba­counda, les Saint-louisiennes ont aussi marché hier pour dénoncer les violences exercées sur la gent féminine. Cette marche initiée par le Collectif des anciennes élèves du lycée Ameth Fall (Claf) a réuni plusieurs centaines de femmes et de filles qui réclamaient la criminalisation du viol. Cela fait partie des doléances scandées à hue et à dia. Mais la plus importante est le durcissement des dispositions de la loi pour mieux lutter contre le phénomène.
Face à la presse, la présidente de la section de Saint-Louis du Claf donne le ton : «Il faut que le viol soit criminalisé. Nous avons profondément mal. Ces gens qui agissent de la sorte sont des lâches. Ils ne s’attaquent qu’aux femmes, qu’aux jeunes filles et aux enfants.» Saba Benjelloun renchérit : «Les condamnations prononcées contre les auteurs de viols et d’agressions sexuelles sur les femmes et les filles ne sont pas à la hauteur des crimes commis.» En écho, Marième Diagne, présidente du Comité départemental pour la promotion de la scolarisation des filles (Cdepscofi), condamne «les violences exercées aussi bien sur les femmes que sur les filles et presque partout, dans les services, dans la rue et même dans les maisons où elles sont victimes de viol et d’inceste». Mme Khady Niang, chargée du genre à l’Ia de Saint-Louis, a invité l’Etat «à prendre des mesures de dissuasion allant dans le sens de prévenir toutes sortes de violences commises sur les femmes».
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