On dirait que le parricide est en vogue dans ce pays, pourtant suffisamment endeuillé par le Covid-19. A la suite du décès d’un vieux de 62 ans à Gantour, 3 membres de sa famille, dont l’un de ses fils, ont été arrêtés entre le jour et le lendemain de la Korité, dans le cadre de l’enquête menée par la gendarmerie. Ils ont été déférés hier avant de bénéficier d’un retour de Parquet.
Pourtant, cette affaire remonte au 31 janvier dernier avec la découverte dans une maison abandonnée à Gantour d’un corps sans vie. Ce meurtre présumé serait parti, selon des témoins, d’une banale dispute autour d’un terrain entre les membres d’une même famille habitant ce village, situé à une quinzaine de kilomètres de Saint-Louis. Le défunt El Hadji Malick Guèye aurait eu en effet un accrochage avec des membres de sa famille dont un de ses cousins qui sollicitait ses services pour le partage de ce terrain. Face à son refus d’obtempérer, l’un d’eux aurait menacé de mort le sexagénaire.
Cinq jours plus tard, c’est-à-dire le 31 janvier dernier, El Hadji Malick Guèye a été retrouvé mort dans une maison abandonnée avec une partie du corps calcinée. On avait alors à l’époque conclu à un suicide.
En poursuivant son enquête, la gendarmerie a pu établir qu’il s’agissait d’un présumé cas de meurtre, en procédant à l’arrestation des suspects 4 mois après les faits. Elle a d’abord interpellé la personne qui avait proféré des menaces contre le défunt le jour de la Korité, ainsi qu’un autre suspect. Last but not least, le fils du défunt, qui avait pris la fuite avec l’arrivée de pandores, a été lui aussi interpellé le lendemain. A la fin de leur garde à vue dans les locaux de la Brigade de recherches de Saint-Louis, ils ont été présentés au procureur de la République hier.
Cette affaire est au cœur des débats dans cette famille qui se livre paradoxalement une farouche bataille médiatique pour absoudre les supposés auteurs de ce crime. Alors que certains demandent juste l’arrestation de l’auteur des menaces de mort, d’autres soutiennent que le défunt ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales et qu’il se serait suicidé en s’immolant, en rappelant que ses deux sœurs avaient fait autant. En dépit de cette incroyable bataille médiatique, la justice continue ses investigations pour tirer au clair cette affaire pour le moins compliquée. Les mis en cause seront présentés aujourd’hui au juge d’instruction et pourraient passer leur première nuit en prison s’il n’y a pas suffisamment d’éléments de preuves qui les absolvent.