La ville de Saint-Louis est encore sous le choc depuis l’annonce de la mort tragique de l’artiste-comédien, Birahim Sidi dit Mbida, poignardé à mort et dont le corps sans vie a été retrouvé devant son domicile. 48 heures après les faits, le mystère demeure toujours autour des vrais mobiles de ce crime odieux et sur les véritables coupables.

Par Cheikh NDIONGUE(Correspondant)

– On ne sait pas encore les vraies raisons qui ont poussé le ou les bourreaux de l’artiste saint-louisien, Birahim Sidi dit Mbida, à lui ôter la vie. Le jeune artiste aurait en effet reçu plusieurs coups de couteau alors qu’il rentrait chez lui, après avoir participé à un live facebook organisé par un de ses amis lanceurs d’alerte. Ce fameux live avait été organisé, selon les témoignages, pour dénoncer le saccage de graffitis qui avaient été apposés sur le mur du stade Me Babacar Sèye dont la délocalisation fait débat à Saint-Louis. Des jeunes, qui avaient voulu ainsi dénoncer la délocalisation de ce terrain de football, ont jugé necessaire par ce canal dire leur désaccord en dessinant sur le mûr et en y inscrivant des slogans hostiles tels que «touche pas à mon stade», entre autres.
Non contentes de cela, des personnes non encore identifiées auraient, à leur tour, badigeonné les dessins avec de l’huile noire. C’est après ce live qui se serait terminé un peu après 0 heure que Mbida se serait séparé de son ami, chacun allant de son côté. Malheureusement, le corps sans vie du jeune comédien sera retrouvé devant son domicile.
48 heures après les faits, rien n’a encore filtré de l’enquête ouverte par la police qui cherche à percer le mystère depuis lors. La conséquence, c’est que les commentaires vont bon train dans la Vieille ville, chacun y allant de ses explications aussi bien dans les rues, les «grands place» que dans réseaux sociaux.
Beaucoup de gens cherchent naturellement à lier la mort de Mbida aux idées qu’il défendait sans toutefois en donner la preuve. Mais le mystère demeure, car face à l’absence de témoin identifié en attendant l’aboutissement de l’enquête, personne ne peut dire avec exactitude si c’est un crime orchestré ou tout simplement le fruit d’un règlement de comptes, d’une bagarre ou d’une agression.
Il faut dire que Mbida n’était pas engagé politiquement et était un artiste bien connu des plateaux pour avoir joué dans des téléfilms comme «Bara yegoo» aux côtés de feu Golbert Diagne et El Hadji Mansour Seck. Il était aussi danseur et metteur en scène et s’était lancé récemment dans le métier de réalisateur. Au moment de sa mort il était d’ailleurs en train de tourner un téléfilm selon ses proches.
Ceux qui ont l’habitude de l’approcher le décrivent comme un homme simple et sans histoire qui n’avait de temps et de passion que pour la culture et son métier d’artiste-comédien. Gas Es Salvador, un de ses amis et l’une des dernières personnes à l’avoir vu avant sa mort, parle d’un homme courtois et disponible, d’un homme qui a toujours été au service de la culture et qui n’avait jamais été mêlé à des histoires de quelque nature que ce soit. Mais aussi d’un homme engagé, qui était toujours prêt à défendre les bonnes causes ou encore se dresser devant l’injustice.
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