Le Professeur Abdoul Aziz Kassé a tiré la sonnette d’alarme hier à Saint-Louis pour sensibiliser les populations de la vieille ville et les Sénégalais en général sur les ravages du cancer dans notre pays. Le cancérologue qui participait à une randonnée pédestre, organisée par l’Association Prévenir Saint-Louis, a révélé que le cancer est la première cause de décès au Sénégal après l’âge de 40 ans, avant de proposer des mesures pour stopper la progression de cette maladie.

Il est temps pour les populations sénégalaises de se rendre compte de l’évolution du cancer et du danger qu’il constitue aujourd’hui. C’est en substance ce qu’on peut lire à travers le discours tenu par le cancérologue Abdoul Aziz Kassé, en marge d’une randonnée pédestre de sensibilisation sur le tabagisme et les cancers. En effet, selon ce spécialiste dont l’expertise dépasse les frontières nationales, le cancer est devenu la première cause de décès au Sénégal après 40 ans. Suffisant, à ses yeux, pour qu’on tire la sonnette d’alarme et ainsi sensibiliser les populations non seulement sur les dégâts causés par cette maladie dont la prise en charge est très coûteuse, mais aussi sur les risques et comportements à adopter pour stopper net la progression du cancer sous toutes ses formes dans notre pays. Sur ce point, il est catégorique.
Si les Sénégalais veulent échapper aux affres du cancer, il faut qu’ils changent de comportement. Et pour cela, il indique la voie à suivre. Pour lui, il faut impérativement lutter contre le tabagisme sous toutes ses formes, car cela revient à élimer 30% des cancers. Il faut également, ajoute-t-il, lutter contre l’alcoolisme dans la mesure où toutes les formes d’alcoolisation s’accompagnent d’un risque accru de cancer.
Pr Kassé a aussi évoqué les facteurs nutritionnels qui s’accompagnent de sucre, de sel et de gras, éléments qui favorisent le cancer et qu’il faut consommer avec modération. Il y a un quatrième facteur, d’après le Professeur Kassé, qui peut participer à stopper les risques de cancer. Il s’agit de la vaccination et particulièrement de deux que sont celui de l’hépatite B, responsable du cancer du foie, et celui contre les papillomavirus.
Le spécialiste du cancer préconise une vaccination des enfants à la naissance qui diminue de 50% la fréquence de l’hépatite B. Sur la même lancée, il indique que vacciner les préadolescentes et les adolescentes contre les papillomavirus permettrait, en 10 ans, de diminuer de 80% les cancers du col, de la sphère ano-génitale, de l’anus et de la gorge.
Enfin, Abdoul Aziz Kébé préconise, en plus de toutes ces mesures, le dépistage des cancers du col de l’utérus, du sein et surtout le dépistage du cancer de la prostate. «Ce cancer, avertit-il, est devenu le premier cancer de l’homme depuis trois ans.» Une raison suffisante, à son avis, pour qu’il soit dépisté à temps, d’autant plus qu’il existe maintenant des appareils de chimiothérapie pour le soigner ; ce qui n’était pas le cas il y a quelques années.
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