Les crimes perpétrés ces derniers temps au Sénégal ne sont que les conséquences de la crise que traverse notre société. C’est l’avis de Magaye Seck, professeur de sociologie et de criminologie à l’université de Boston. Le natif de Saint-Louis, qui vit aux Usa depuis plus de 42 ans, estime par ailleurs que la peine de mort est inefficace pour juguler la criminalité.
Connu pour son franc-parler, Magaye Seck, professeur de sociologie et de criminologie, est revenu sur les derniers meurtres qui émeuvent le Sénégal. Il estime qu’ils «sont les conséquences directs de l’aliénation qui sévit actuellement dans notre pays où l’on ne distingue plus le bien et le mal et où on bafoue les règles de droit, les droits humains et même la Constitution souvent à un niveau le plus élevé». Il dit : «Cette situation n’est pas sans conséquences sur le comportement de Sénégalais qui vivent dans la précarité et qui n’ont pas en général d’alternatives devant eux. Ce qui pousse bon nombre d’entre eux à avoir des comportements aux antipodes de la normalité et des comportements humains.» Que faire pour mettre fin à cette situation ? «Il faut que les autorités et le Sénégalais en général changent de comportement et s’arrêtent pour se poser des questions et qu’on arrête de faire des promesses et qu’on pose des actes concrets pouvant impulser le développement et réduire le niveau de pauvreté», conseille le natif de Saint-Louis.
En revanche, Pr Magaye Seck, qui est «optimiste pour l’avenir de son pays», a exprimé son opposition à la restauration de la peine de mort agitée depuis quelque temps. Selon lui, le Sénégal doit prendre exemple sur les Etats-Unis où la criminalité a atteint le sommet et où la peine de mort s’est révélée jusque-là inefficace. «D‘ailleurs le fait de tuer une personne qui tue ne fait qu‘allonger la liste des morts. On peut bien réduire les crimes en réorientant le système éducatif, en l’adaptant à nos réalités et en insistant sur le changement de comportements mais surtout en luttant efficacement contre la pauvreté», conseille M. Seck, qui s’exprimait lors d‘une conférence sur le thème «Solidarité, éducation et développement» organisé par l’Association Saint-Louis solidarité.
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