Alioune Ndoye, nouveau ministre de la Pêche, a pu obtenir pour les pêcheurs de Saint-Louis la prolongation des droits de pêche dans les eaux mauritaniennes. Ils souffraient de certaines difficultés depuis un certain temps.
Le ministre de la Pêche a rencontré avant-hier les pêcheurs de Saint-Louis. Alioune Ndoye a annoncé au cours de cette rencontre plusieurs mesures prises par les autorités mauritaniennes pour faciliter aux pêcheurs saint-louisiens la pratique de leur activité. Selon Alioune Ndoye, récemment nommé à la tête du département de la Pêche, cette visite avait pour but d’échanger avec les acteurs locaux du secteur de la pêche d’abord sur la mission qui l’a mené en Mauritanie du 1er au 3 décembre pour discuter avec les autorité de ce pays voisin afin de voir comment lever certaines incompréhensions qui avaient fait que les pêcheurs sénégalais éprouvaient d’énormes difficultés à pêcher dans leurs eaux.
Faisant la genèse de cette affaire, il a expliqué que suite à la survenue de ces difficultés, le gouverneur de la région de Saint-Louis avait convoyé à Dakar le 19 novembre dernier une délégation composée des représentants de 34 organisations de pêcheurs pour discuter avec lui de ces difficultés qu’ils rencontrent et qui les empêchent de pêcher en Mauritanie depuis 10 mois. C’est au cours de cette rencontre, explique-t-il, qu’il a été retenu qu’il rencontre à son tour les autorités mauritaniennes sur la question. C’est ce qu’il a fait en se rendant dans ce pays où il a pu, du 1er au 3 décembre, rencontrer son homologue de la Pêche, accompagné de techniciens de son ministère.
Selon le ministre de la Pêche, ces échanges ont permis de lever plusieurs difficultés dans la mesure où les autorités mauritaniennes ont décidé d’annuler les taxes du troisième trimestre que les pêcheurs sénégalais devaient payer. Ces derniers avaient souhaité en être exonérés dans la mesure où ils n’ont pas pêché pendant cette période. Le ministre a révélé que dans la même logique, la partie mauritanienne a accepté d’annuler à hauteur de 75% les amendes que les pêcheurs sénégalais devaient payer suite à des contraventions. Par ailleurs, les autorités mauritaniennes ont accepté de proroger d’un an le protocole signé avec le ministère de la Pêche dans le cadre des accords de pêche entre les deux pays afin de permettre aux pêcheurs sénégalais de pêcher librement en terre mauritanienne un quota de 50 mille tonnes de poissons avec obligation de débarquer au moins 2% en Mauritanie.
Ces accords devaient arriver à terme le 31 décembre, selon le ministre de la Pêche qui a fait savoir que désormais les pêcheurs sénégalais peuvent reprendre sereinement leur activité en Mauritanie. Toutefois, Alioune Ndoye a invité les pêcheurs à respecter scrupuleusement les conditions posées par la partie mauritanienne et figurant dans le protocole. «La Mauritanie a ses règles de souveraineté. Nous sommes obligés de les respecter. Il faut que les conditions contenues dans le protocole soient respectées, notamment le débarquement dans les sites retenus», souligne le ministre sénégalais de la Pêche qui a plusieurs fois réitéré son invite aux pêcheurs saint-louisiens.
Alioune Ndoye a fait savoir que les discussions ont aussi porté sur la question de la brèche, dont le balisage et le dragage sont réclamés depuis plusieurs années par les pêcheurs saint-louisiens. A ce sujet, il a fait savoir, sans vouloir toutefois faire d’amples développements, que des mesures seront prises pour trouver des solutions dans le court et moyen terme. Il s’agira d’assurer le balisage et le dragage pour mieux sécuriser la brèche, en attendant la mise en œuvre d’un projet plus ambitieux que l’Etat compte dérouler pour non seulement renforcer la sécurité dans ce chenal, mais surtout le restaurer afin de régler du même coup les problèmes environnementaux qu’il pose.
La rencontre a été une bonne occasion pour les pêcheurs saint-louisiens de poser leurs problèmes à leur nouveau ministre de tutelle auprès de qui ils disent avoir eu une bonne écoute.