La crise, qui s’est installée à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a connu un dénouement. La Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) a décidé de lever le mot d’ordre de grève qu’elle avait décrété le 1er septembre dernier pour s’opposer à la mise en œuvre du plan de reprise graduelle décidé par les autorités universitaires.

La fermeté de l’Assemblée de l’Université a finalement douché les ardeurs des Sanarois. Les étudiants, qui sont revenus à de meilleurs sentiments après avoir mené en vain le combat contre les autorités universitaires, vont retourner en salles de cours. Ils n’ont pas «abandonné le combat», comme l’ont indiqué les responsables de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl), mais ils se sont pliés à l’intransigeance de l’Assemblée de l’Université, qui a opté pour une reprise graduelle des cours en présentiel. C’est un bol d’air au sein de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, qui est bloquée depuis le 1er septembre.
Au départ, les étudiants avaient exprimé leur souhait de revenir tous en même temps afin d’offrir la même chance de réussite à tous. Alors que les autorités universitaires avaient opté pour une reprise graduelle des cours avec d’abord seulement la présence d’une première cohorte composée de 4500 étudiants sur les 11917 que compte l’Ugb. Pour mettre en œuvre cette décision qui avait été d’ailleurs prise par l’Assemblée de l’Université, après avoir recueilli l’avis de la commission sanitaire mise en place pour donner son avis sur les modalités de la reprise, l’administration avait pris toutes les dispositions pour accueillir les étudiants dans les meilleures conditions. Ces incompréhensions avaient amené les étudiants à décréter un mot d’ordre de grève et des Journées sans tickets (Jst). Cette situation a ainsi duré 11 jours pendant lesquels les étudiants qui ont réussi à faire avorter la reprise, ont boycotté les cours. Alors que le Crous et le rectorat avaient satisfait toutes les mesures arrêtées pour faciliter la reprise tant sur le plan social que pédagogique.
De son côté le recteur a durant toute cette période fait preuve de fermeté en déclarant et en répétant que la décision de reprise graduelle avait été prise par l’Assemblée de l’Université dont les décisions sont souveraines et applicables à tous. Le professeur Ousmane Thiaré avait invité les étudiants à retourner dans les salles de classe et de poursuivre les négociations avec les responsables des différentes Ufr afin d’éviter la session unique ou l’invalidation de l’année. Ces déclarations du recteur ont été interprétées par les étudiants comme une menace et une façon de leur faire porter la responsabilité d’une année blanche. «C’est, expliquent-ils, pour éviter de tomber dans ce piège que les étudiants disent avoir décidé de lever le mot d’ordre de grève.» Selon le président de séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis, Oumar Chérif Diallo, ils n’accepteront pas «qu’on leur fasse porter la responsabilité d’une année invalide et c’est raison pour laquelle nous avons décidé de lever le mot d’ordre de grève». Il prévient : «Cela ne veut pas dire que nous avons abandonné la lutte, c‘est juste un changement de stratégie car nous avons décidé de marcher de Saint-Louis à Dakar pour rencontrer le ministre de l’Enseignement supérieur face au refus des autorités universitaires de mener avec nous des discussions sérieuses.» Même si les étudiants soutiennent n’avoir pas enterré définitivement la hache de guerre, la levée du mot d’ordre sera certainement bien accueillie par la communauté universitaire.