Le Tribunal correctionnel de Saint-Louis a condamné hier 13 des 14 prévenus majeurs arrêtés la semaine dernière dans l’affaire de la tricherie au Bfem à 6 mois avec sursis.  Le quatorzième prévenu, plus chanceux que ses camarades, a été blanchi par le juge. Au total, ils étaient 22 élèves et leurs complices à être placés sous mandat de dépôt. Devant la barre du Tribunal correctionnel, les prévenus ont tous reconnus les faits. Sous le feu des questions de la Présidente du tribunal, ils ont même reconstitué leur «modus-operandi». Leurs propos seront d’ailleurs renforcés par le témoignage des mineurs du groupe qui ont tous témoigné en présence d’un de leurs parents.
Par ailleurs, la présidente de la cour et le procureur ont tour à tour savonné les prévenus. «Vous êtes très intelligents pour passer vos examens avec succès sans tricher, mais vous avez choisi la voix de la facilité et ainsi vous avez déshonoré vos familles. Certains d’entre vous ont eu le Bfem sans tricher d’autres ont eu le courage de reprendre deux et même trois fois, alors n’handicapez pas les autres. Il fallait laisser vos camarades obtenir leur diplôme dans la dignité», sermonne la juge. Le procureur enfonce le clou: «Il ne faut pas suivre le chemin de la facilitée, apprenez à être des hommes d’honneur. Ce qui s’est passé au Bac devait vous servir d’exemple et vous édifier. Un diplôme, ça se mérite. Vous avez posé là un acte qui vous suivra toute votre vie. Vos enfants et vos petits-enfants en parleront  et vous serez indexés partout en public partout où vous irez. C’est une honte.» Dans son réquisitoire, le procureur estime que la fraude ne souffre d’aucune contestation même si elle n’a pas retenu de circonstances aggravantes du fait d’un vide juridique dans la loi de 1901 qu’elle a évoqué pour étayer la culpabilité des élèves. Finalement, la cour a été assez clémente en condamnant 13 personnes à une peine de 6 mois avec sursis et en libérant El Hadji Malick Cissé dont l’implication à cette tricherie n’a jamais été prouvée. Le verdict a été accueilli par une salve d’applaudissements des parents et amis des prévenus, massés devant le tribunal. Aujourd’hui, c’est le tour huit mineurs d’être jugés par le tribunal pour mineurs.

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