La saisie de médicaments et d’autres intrants médicaux à la Patte d’Oie est une piqûre de rappel à propos d’un fléau, qui touche le Sénégal. Si les 7 personnes arrêtées sont toujours en garde à vue dans les locaux de la Sûreté urbaine, qui essaie de remonter la chaîne de complicités, qui pourraient être de gros poissons à l’image du dossier de Touba Belel, le mal semble perdurer au-delà des émois que cela suscite. Sept chefs d’Etat africains (Togo, Congo-Brazzaville, Ouganda, Niger, Sénégal, Ghana, Gambie) se réuniront, samedi 18 janvier, pour signer l’Initiative de Lomé, un accord international criminalisant le trafic de faux médicaments. L’objectif de cette initiative, sous l’égide de la Fondation Brazzaville, une Ong indépendante basée à Londres, est d’inciter d’autres Etats à apporter une «réponse collective à cette crise panafricaine».
Dans le même sillage, Sos Consommateurs, qui a insisté sur les «conséquences désastreuses» du trafic des faux médicaments, demande la réactivation du comité sénégalais de lutte contre les faux médicaments et l’exercice illégal de la pharmacie, en vue d’arriver à des résultats dans ce domaine par le biais d’actions qui doivent être à ses yeux permanentes et de portée sous-régionale. «Nous demandons au ministre de la Santé et de l’action sociale de réactiver le comité sénégalais de lutte contre les faux médicaments et l’exercice illégal de la pharmacie dont la composition et la qualité des membres permettront d’obtenir d’excellents résultats si l’Etat y met les moyens et la volonté politique nécessaires à cette lutte qui ne peut qu’être permanente et sous-régionale», suggère l’organisation dans un communiqué. Selon Sos Consommateurs, «il s’agit d’un crime aux conséquences désastreuses pour notre économie et pour la santé des populations» et elle «demande une enquête approfondie, une information judiciaire qui seule permettra d’identifier et de sanctionner sévèrement les vrais coupables et pas seulement leurs complices».
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn