La cérémonie officielle d’installation du correspondant du Médiateur à Thiès a permis à Me Alioune Badara Cissé d’annoncer qu’une centaine de requêtes sont en provenance de Thiès. Et le médiateur de la République d’expliquer que la plupart de ces requêtes sont d’origine ou d’essence foncière ou des réclamations de nature salariale ou de pension. «Thiès à des industries historiques qui, pendant longtemps, n’ont pas été à jour par rapport à leurs anciens employeurs. Et dans cette phase de rattrapage et de régularisation, le médiateur a été très actif. Il y a également beaucoup de litiges fonciers, peut-être pas trop, dans le département de Thiès, mais dans le grand département de Mbour. La frénésie autour de la terre est devenue une réalité dans notre pays. Mbour et son espace maritime en regorgent énormément et au-delà de Mbour jusqu’aux limites de Pointe Sarène et partout ailleurs». Il rassure : «Nous nous y attelons, parce que les réclamations foncières, ce sont des conflits permanents entre le droit foncier ancien et celui qui est nouveau, mais également le droit traditionnel, les titres de propriétés anciens que la loi ne reconnaît plus. Et ce sont des drames dans les familles parce qu’elles vendent et la vente est contestée par un autre qui a eu le temps de régulariser. Ce sont des arrestations, des emprisonnements et tant d’autres choses pour quelqu’un qui ne pense pas avoir violé la loi parce que l’espace foncier qu’il vient de céder à titre onéreux aurait appartenu à ses arrière-grands-pères». Il fera noter : «Nous avons une satisfaction parce que les réclamations qui sont portées à la Médiature ne se règlent pas d’un seul coup de fil. Il faut beaucoup de suivi et de ténacité, de perspicacité. Et souvent les réticences administratives ne sont pas seulement dressées contre les populations, elles sont aussi dressées contre nous.» Et de signaler que sur «le plan national, le taux de résolution de la Médiature est à prêt de 40 à 45% pour chaque année». Parce que, explique Alioune Badara Cissé, «les conflits durent plus d’une année pour leur résolution. On peut être saisi en 2019 et la solution définitive n’interviendra qu’en 2023. C’est difficile de tenir des statistiques à ce niveau».
400 agents d’hygiène à la retraite réclament 3 milliards
Au cours de la cérémonie d’installation du correspondant du médiateur de la République à Thiès, les doléances n’ont pas manqué. Les 400 agents d’hygiène à la retraite ont sollicité l’appui du médiateur de la République, Me Alioune Badara Cissé, pour régler les 3 milliards de francs Cfa que l’Etat du Sénégal leur doit. Leur porte-parole, Ousmane Diop, soutient : «Nous avions rencontré l’ancien directeur de Cabinet du Président, Omar Youm, mais il nous avait dit que l’Etat du Sénégal ne pouvait pas nous payer cette somme qu’il considère colossale, alors que c’est notre dû.» En effet, ces retraités du Service d’hygiène ont perçu pendant 20 ans (1981-2001) des salaires variant entre 38 et 40 mille francs Cfa avant de voir leurs salaires régularisés par l’ancien Président, Me Abdoulaye Wade, en 2001. Mais depuis, ils courent toujours après l’Etat pour recevoir leur argent.