Salon international de l’agriculture de Paris : «Aar sunu momel» dénonce le tourisme de 250 personnes du ministère de l’Agriculture
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«Nombreux sont les Sénégalais qui se demandent jusqu’à présent la nécessité du déplacement du ministère de l’Agriculture au Salon international de l’agriculture (Sia) de Paris le 22 février dernier. Si ce déplacement ne concernait que le ministre et un staff assez réduit, ce serait une pilule moins difficile à avaler», s’est indigné le président du Mouvement Aar sunu momel. Face à la presse, Bachirou Ba dit Toucouleurou Baye se désole : «Convoyer près de 250 personnes, c’est un lourd budget qui est décaissé pour prendre en charge le séjour touristique de ces dernières.» Et pendant ce temps, regrette-t-il, «le Sénégalais lamda, mieux le petit agriculteur du Saloum fait face à des difficultés qui n’ont jamais ébranlé la tutelle pour qu’elle daigne faire le déplacement afin de tenir, ne serait-ce qu’un forum et passer au tamis les préoccupations des acteurs». Réagissant au thème général du Sia, «L’agriculture vous tend les bras», M. Ba indique que «malheureusement, le ministère sénégalais de l’Agriculture n’en a pas fait sien, car il n’a tendu les bras à personne du secteur». Il note : «On sait que cette manifestation draine chaque année des éleveurs, producteurs, représentants d’organisation du secteur, des syndicats professionnels, ministère et organismes publics ou encore des instituts de recherches. Ce qui passait pour être une occasion pour les agriculteurs et autres producteurs de partager leurs connaissances et acquérir de nouvelles expériences, mais aussi une aubaine de voyage de luxe pour les moins intéressés partis flemmarder.» Pour le président du mouvement Aar sunu momel, «l’Etat ne se soucie guère du bon développement de la filière agricole». Et à son avis, il urge que «les autorités se penchent et soient plus sensibles sur le cas des agriculteurs et producteurs qui, contrairement aux femmes transformatrices de produits halieutiques ou agricoles, ne participent guère aux foires internationales afin de bénéficier d’opportunités leur permettant de booster leurs activités, mais surtout l’économie du pays, étant donné que l’agriculture est un des leviers les plus aptes à la développer». Bachirou Ba finit par dire que «les producteurs ont besoin d’accroître leurs revenus, mais avec une expérience moderne».