L’avion se pose sur le tarmac du long de la baie. La vue est époustouflante à l’approche, le paysage est majestueux, on se voit dans une terre des possibles qui permet de rêver. La conquête de l’Ouest et la recherche d’un eldorado par tous les aventuriers qui débarquaient aux Etats-Unis ne pouvaient que s’achever à San Francisco. Il nous a fallu 15 heures de vol pour arriver à l’Aéroport international de San Francisco (Sfo), communément appelée the City by the bay (la ville sur la baie). Fondée en 1776 par des conquérants espagnols, San Francisco est le pôle de la Nouvelle Espagne et fait partie du territoire mexicain jusqu’en 1848, moment de la prise de la ville par les Américains. Les images de la ruée vers l’or sont le symbole de cette ville dont le pont permettant d’y pénétrer est devenu sa carte postale.

Il faisait 13 heures heure locale (Gmt -7) dans la ville des Golden State Warriors, éliminés cette année des Playoffs de la Nba. La bande à Stephen Curry est une grande attraction récente de cette ville. Un tour à l’Oracle Arena est un «must» pour tout voyageur qui a la chance de visiter San Fran’. La grande région de San Francisco, avec une population de 10 millions d’habitants, abrite la Silicon Valley. Elle est un pôle technologique avec les plus grandes entreprises technologiques. Apple, Google, Facebook, Hewlett-Packard ou Intel se trouvent tous dans cette région, expliquant le fait que notre vol soit rempli de férus d’informatique et de technologies. Une pluralité d’étudiants constitue aussi une partie non négligeable de notre vol, car les campus de Berkeley et Stanford se trouvent à San Francisco.

Le matin, le brouillard recouvre partout une ville avant-gardiste, tolérante et innovante. La non-conformité y règne, avec plusieurs créatifs qui viennent y chercher leur part du rêve américain. San Francisco est une aventure sans fin avec des restaurants branchés, de nombreux parcs en plein air, des tonnes de quartiers aux vibrations différentes. Chaque rue y a son identité, son originalité et son trait propre qui marque le visiteur. Tout ce qui est bizarre et hors d’entendement peut se voir dans San Francisco, si vous voulez mon avis. C’est une belle ville, culturellement diversifiée et homogène. On y voit malheureusement tout le revers du rêve américain, avec beaucoup de vies détruites. La population de sans-abris est visible à chaque coin de rue. Elle ne cesse de croître dans toute la ville. C’est une question qui suscite beaucoup de tensions dans le débat public de la côte pacifique des Etats-Unis, mais on ne peut être indifférent à ce spectacle.

Pendant ce séjour de 56 heures, nous décidons de louer une voiture avec une amie et collègue. C’est pour nous faciliter nos sorties et être libres dans nos mouvements au pays de l’automible. Les habitants de San Fran’ ont en général une conduite tranquille. Ils sont courtois au volant. Les larges routes m’ont rendu la conduite facile. Quand on sait conduire à Dakar, on trouve sa voie au volant partout !

Un délicieux petit déjeuner dans le centre-ville est le premier acte de ma deuxième journée dans la ville des chercheurs d’or et le lieu de naissance des jeans Levis. On passera toute la journée au volant, à visiter un point après l’autre. Direction le fameux Golden Gate Bridge, le spot idéal pour les instagrameuses. Ce fameux pont traverse le détroit du Golden Gate (porte dorée) à travers lequel la baie de San Francisco se jette dans l’Océan pacifique. C’est un ouvrage gigantesque qui coupe le souffle. Nous prenons quelques photos en guise de souvenir, en nous prêtant à cœur joie à des imitations de divas. Nous nous rendons ensuite dans le Muir Woods, une magnifique forêt de géants sequoias. Cet arbre que l’on trouve en Californie est l’un des plus grands au monde. Il a donné son nom à un véhicule très robuste du manufacturier Toyota, qui est incidemment très populaire aux Etats-Unis. La forêt de Muir Woods est un lieu de beauté naturelle, de tranquillité et d’émerveillement. Je suis impressionnée par des bois si bien conservés avec des arbres centenaires et un écosystème sur lequel on veille. San Francisco est une ville colorée et pleine de contraste, elle m’a ouvert les yeux sur la cohabitation insensée entre l’extrême opulence d’une ville ultra-moderne et la misère terrible visible dans toutes les rues.