Sanctionné en même temps que ses concurrents Orange et Expresso, pour leur mauvaise qualité de service, l’opérateur téléphonique Free dans sa réplique, récuse les manières de faire du Régulateur. Par Dieynaba KANE

– Les sanctions pécuniaires annoncées avant-hier par l’Artp suite aux résultats de la campagne nationale de mesure de la qualité de service et de la couverture des réseaux mobiles ayant montré le non-respect des cahiers de charges par les opérateurs, font réagir les concernés. Dans un communiqué, Free dont le montant de la sanction s’élève à 2,5 milliards de FCfa, dénonce le fait qu’il n’ait pas été associé en amont à cette étude. Free trouve «cette approche tout à fait surprenante».
Le second opérateur du pays indique : «Au préalable et au niveau de la forme, nous souhaitons rappeler que lors de notre réponse à la mise en demeure pour dysfonctionnements de la qualité de service en juin 2020, nous avions souligné à l’Artp qu’une mise en demeure ne peut être servie durant un état d’urgence, comme stipulé à l’article 4 de notre cahier des charges». L’opérateur rappelle ainsi que «l’apparition des premiers cas de Covid-19 au Sénégal a amené le chef de l’Etat, son Excellence Macky Sall, à déclarer l’état d’urgence au Sénégal du 23 mars 2020 au 30 juin 2020». Sur le fond, souligne le service communication de cette entreprise, «à la suite de la réception du pré-rapport d’audit QoS, Free avait émis de observations fondées sur la méthodologie utilisée pour ces tests». A l’en croire, «un retour de l’Artp est toujours attendu sur ce point».
En outre, l’opérateur de téléphonie soutient qu’il est «en avance sur les obligations contenues dans son cahier des charges qui concernent principalement la couverture des populations et des principaux axes routiers du Sénégal». Dans la même veine, il informe que «depuis l’obtention de sa licence 4G en décembre 2018, un ambitieux programme d’investissements relatif à la modernisation de l’ensemble de son réseau de télécommunications a été lancé afin de pouvoir offrir à ses clients une qualité de service irréprochable». Free fait savoir qu’il a déployé son «premier programme de 400 nouveaux sites 2G, 3G et 4G sur une période de 2 ans (2019-2021) est réalisé à 92 % et mis en service en dépit de la crise sanitaire qui a impacté toutes les chaines logistiques».
Sur la même période, ajoute-t-il «nous avons modernisé tous nos sites existants avec une technologie de dernière génération.» Et de résumer: «Free a investi sur le réseau depuis 2018 plus de 110 milliards F Cfa pour des contributions fiscales à hauteur de 62 milliards FCfa soit 15,5 milliards en moyenne par an. Au titre de la Régulation, Free a versé depuis 2018 plus de 25 milliards FCfa soit 6,25 milliards en moyenne par an». Pour les responsables de la boite, «l’ampleur des efforts déployés témoignent» de leur «ferme volonté à respecter» leurs «obligations de couverture.» Dans cette optique, ils promettent de continuer leurs «investissements afin de doter le Sénégal d’un outil technologique innovant, moderne et accessible au service exclusif des consommateurs».
Parlant de sa collaboration avec le régulateur, Free souhaite que le «dialogue continu et ouvert» soit privilégié. D’après l’opérateur, c’est ce qui «permettra de sortir de cette phase d’incompréhension». D’ailleurs, il estime «qu’à l’instar de ce qui se fait dans certains pays africains, notamment la Côte d’Ivoire et le Tchad, une approche pédagogique serait plus adaptée qu’une démarche punitive». Et Free d’ajouter: «Notre proposition dans cette perspective serait que des engagements d’investissements pluriannuels soient supervisés par l’Artp à travers un protocole. Cela serait beaucoup plus efficient qu’une sanction pécuniaire qui a comme effet induit et pervers d’entamer considérablement la capacité d’investissement de l’opérateur».
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