Sangalkam – Coopérative de la gendarmerie établie sur leur propriété : Propriétaires de champs et coopérants font écran

Sommés de cesser toute activité sur le site dénommé Khalou Dioula à Ndiakhiratt dans la commune de Sangalkam, les membres du Collectif des propriétaires de champs et coopératives d’habitat de Khalou Dioula ont étalé leur exaspération dimanche. A la faveur d’une forte mobilisation sur le site qu’ils ont acquis pour certains depuis 2009, ces coopérants et propriétaires de champs ont pointé une modification illégale du plan de lotissement de leurs parcelles faisant suite, selon leur porte-parole du jour, à l’intégration irrégulière du Titre foncier n°6890 au profit exclusif de la coopérative de la gendarmerie. «Cette manœuvre, opérée sans concertation, sans transparence, et en totale violation des procédures établies en matière de gestion foncière, constitue un acte d’injustice grave, aux conséquences sociales, juridiques et économiques préoccupantes pour des centaines de familles, de coopératives et de citoyens qui ont acquis leurs parcelles de manière légale, avec des documents dûment validés par les services compétents», a posé Aboubacar Cissé, par ailleurs membre de la coopérative de l’Institut de recherche pour le développement. A l’en croire, ce titre délivré à la gendarmerie s’étend sur 4 hectares implantés sur un espace faisant l’objet de contentieux chroniques. Il est question, à travers ce projet pour la Coopérative d’habitat de la gendarmerie (Cohag), de construire 180 logements de type F2. «Nous rappelons que le Titre foncier n°6890, autour duquel s’articule cette opération suspecte, fait l’objet de litiges non résolus et ne saurait faire l’objet d’une intégration au plan de lotissement sans un processus transparent, contradictoire et respectueux des droits acquis», a ainsi soutenu M. Cissé. Cela dit, les membres du collectif ont exigé la suspension de l’opération, tout en demandant l’ouverture d’une enquête indépendante sur les conditions de cette manœuvre foncière et la publication des responsabilités engagées. «Nous ne sommes pas contre une quelconque entité, y compris la Gendarmerie nationale, mais nous nous opposons fermement à toute tentative d’appropriation illégitime et unilatérale de nos terres», a aussi insisté M. Cissé, assurant que l’exigence du collectif demeure l’annulation immédiate de toute décision administrative ou technique relative à la modification du lotissement de Khalou Dioula au profit d’un tiers. «Notre mobilisation est pacifique, légale, mais déterminée», a noté le porte-parole, promettant l’engagement du collectif à aller jusqu’au bout dans ce combat.
Par Alioune Badara NDIAYE – abndiaye@lequotidien.sn