131 agents de la Senelec, regroupés autour d’une coopérative d’habitat, vivent présentement une grosse inquiétude. Le total des contributions qui s’élève, d’après leur décompte, à 262 millions de francs, a été restitué au promoteur du projet qui, malheureusement, n’a jusque-là pas servi plusieurs des coopérants. «Une coopérative d’agents de la Senelec a acquis des terrains depuis plus de 10 ans auprès du promoteur Boubacar Ndiaye, pour un total de 131 parcelles qui ont été entièrement payées par les agents à raison de 2 millions francs par terrain», a d’emblée rappelé dimanche Lamine Diarra, président de la coopérative. «Sur les 131 parcelles, les 34 n’ont pas été attribuées. C’est-à-dire que 34 personnes ont payé et n’ont reçu aucun titre (…) Pour le reste, il y a des doublons. On s’est rendu compte que les terrains ont été revendus», a-t-il dit, revenant sur la situation qui a motivé la tenue de l’Assemblée générale sur le site à Ndikhirate 2, dans la commune de Sangalkam. Il a fait savoir que les nombreuses rencontres avec le promoteur n’ont pas permis de décanter la situation. «On a rencontré le propriétaire des terrains, qui a dit que le promoteur ne lui a pas payé l’intégralité des montants qu’on lui devait ; c’est pourquoi il s’est permis de revendre certains titres», a insisté M. Diarra, assurant que les négociations avec le propriétaire n’ont pas fait bouger les choses. «Il s’était engagé à donner à tous ceux qui n’avaient pas de terrain, des titres, et pour les litiges, il avait dit qu’il a une réserve derrière et que les nouveaux acheteurs allaient être recasés ailleurs, mais le site allait appartenir à la Senelec», a expliqué le président de la coopérative, indiquant qu’en contrepartie, 40 millions francs devaient être versés au promoteur. «Au moment de signer le protocole suite à cet accord tacite, on ne le voit plus. Toutes nos tentatives de le joindre sont restées vaines», s’est désolé Diarra. Les membres de la coopérative, ballottés depuis lors entre le promoteur et le propriétaire, ont décidé de donner une autre tournure à cette affaire qu’ils qualifient d’arnaque. «Nous avons des délibérations signées par le sous-préfet et le maire (…) Nous avons décidé au sortir de l’Ag que nous avons tenue ici, de porter plainte contre les deux, de saisir la mairie, la Dscos et le Préfet pour que cette question soit réglée et désormais, nous n’accepterons plus qu’une personne nous fasse du tort», a-t-il fait savoir, assurant qu’ils seront accompagnés en cela par des avocats de la Senelec.
Par Alioune Badara NDIAYE- abndiaye@lequotidien.sn