De l’électricité dans l’air à Ndiakhirate où une vingtaine de maisons ont été démolies l’avant-dernier samedi par la Sn-Hlm. Les victimes ont en fait sonné l’alerte samedi passé pour s’offusquer de cette pratique maladroite qui les prive d’habitations après tant d’efforts consentis. «De quel droit la Sn-Hlm se permet de terrasser nos maisons, acquises légalement à la sueur de notre front. Ils sont venus le samedi passé faire leur sale besogne et disent qu’ils vont continuer les opérations de démolition. Qu’ils sachent que nous les attendons de pied ferme au prix de notre vie !», s’est étranglé de rage Pathé Diao, une des victimes. «La procédure normale n’a pas été respectée. Avant tout, la Sn-Hlm se devait de sommer individuellement ceux qui occupent ces maisons. On a constaté qu’elle ne l’a pas fait», a soulevé pour sa part Ibrahima Guèye, assurant ne pas se laisser faire si facilement. «Nous n’allons pas dévoiler notre plan de lutte, mais nous savons ce que nous allons faire pour obtenir gain de cause», a-t-il poursuivi. Ces propriétaires ont acquis ces terres du nommé Matar Thiandoum qui dit être dans son droit le plus absolu. «Je suis l’héritier légal de Mandiaye Thiandoum, mon père, décédé en 1949, propriétaire du titre foncier 1107 R, et on dit que ce sont ses neveux qui ont hérité de ses biens. Ce sont ces prétendus héritiers qui ont vendu à la Sn-Hlm ces terres», a précisé M. Thiandoum. «Ils les ont vendues à 3 milliards et quelques. Et dans le document, ils ont mis 2 milliards. Donc, même le Fisc a été floué dans cette affaire», a-t-il encore dévoilé.
Dans tous les cas, les victimes disent ne pas être concernées par toutes ces choses, tout en promettant de faire vivre le calvaire à toute personne qui va s’aventurer sur le site pour y opérer des démolitions. «Nous lançons un appel à toutes les autorités de ce pays, le Président Macky Sall en premier. Il faut que ces agissements cessent, nous n’accepterons pas que nos maisons soient démolies. Nous nous y opposerons par tous les moyens», a juré M. Diao.

La Sn-Hlm démolit «les faux arguments» portés à son encontre
Sitôt informée de la sortie des populations, la Sn-Hlm est montée au créneau pour déconstruire «les fausses allégations» à elle collées. «Toutes les procédures légales ont été épuisées dans cette affaire», a souligné le chargé de communication du directeur de la Sn-Hlm, Papa Djibril Fall, mettant cette opération sous «l’aboutissement d’un processus judiciaire». «La Sn-Hlm a légalement acquis cette réserve foncière d’une superficie de 74 hectares en 2007. La finalisation de l’acte de vente est matérialisée par la remise de l’expédition le 14 juillet 2014 et la mise à disposition du Tf muté depuis le 9 juillet 2014 au nom de la Sn-Hlm», a-t-il soutenu lors de sa rencontre du samedi avec les journalistes. Documents à l’appui, M. Fall s’est livré à une explication détaillée sur ce dossier source. Au nombre de ces documents, une ordonnance de référé du 21 avril 2017 émise par le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar. «Il ressort de l’ordonnance numéro 1311 du 31 octobre 2016, rendue par le juge de céans, que l’expulsion de Matar Thiandoum a été ordonnée tant de sa personne, de ses biens que tout occupant de son chef ; que cette mesure porte sur le Titre foncier numéro 1107 Rufisque ; que la démolition des constructions édifiées a également été ordonnée», avise le document qui souligne «qu’il convient de rejeter cette demande de délai comme mal fondée». «La demande de délai n’est pas justifiée, car l’ordonnance rendue depuis le 31 octobre 2016 et signifiée à travers l’exploit tendant à expulsion et démolition du 16 mars 2017», faisait savoir un peu plus haut le document statuant «au fond» sur la demande de M. Thiandoum de «bénéficier d’un délai pour prendre des dispositions pour l’exécution de cette décision». Pour ce qui est de l’absence de sommations soulevée par les victimes, M. Fall de préciser : «Une sommation a été adressée à tous les occupants par le biais de la Dscos devant un notaire et tous les acteurs concernés.»
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